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Formation : Le CPF en vitesse de croisière

L’actualité | publié le : 05.02.2018 | Gilmar Sequeira Martins

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Formation : Le CPF en vitesse de croisière

Crédit photo Gilmar Sequeira Martins

Le compte personnel de formation n’évite pas pour autant les écueils habituels des dispositifs de formation : une sur-représentation des catégories socio-professionnelles les mieux dotées et une très faible mobilisation des salariés des petites entreprises.

Le CPF a bien décollé. Selon une étude de la Dares, entre son lancement, le 1er janvier 2015, et le 31 décembre 2016, 699 840 dossiers de formation ont été acceptés. À une large majorité (68,9 %), les bénéficiaires sont des personnes en recherche d’emploi. La proportion des salariés augmente cependant de 13 points entre 2015 et 2016. Parmi eux, 7,1 % ont effectué une formation sans que l’employeur ait connaissance de leur projet, un schéma qui a tendance à se répandre : il concernait 7,8 % des salariés en 2016 contre 4,5 % en 2015. Les hommes ne représentent que 52 % de la population active en 2015 mais constituent 57,1 % des bénéficiaires du CPF. Pris dans leur ensemble, les bénéficiaires salariés sont majoritairement employés (32,4 %) ou ingénieurs/cadres (30,8 %), cette dernière catégorie étant cependant sur-représentée. Elle ne représente en effet que 17,7 % des actifs, contre 31,9 % pour les employés.

Bien qu’une majorité nette (62,5 %) des formations suivies soient sans niveau spécifique, cette proportion connaît de fortes variations selon le statut du bénéficiaire : elle est ainsi de 83,4 % parmi les salariés et de 53 % parmi les personnes en recherche d’emploi. Globalement, les langues concentrent les plus fortes demandes (TOEIC ou BULATS). Les personnes en recherche d’emploi préparent cependant davantage des formations relevant du socle de connaissances et de compétences professionnelles (cléa). La liste des formations éligibles s’étant enrichie, les formations sans niveau spécifique ont augmenté de 17 points en 2016 pour représenter 67,4 % des dossiers validés.

Effets de concentration

Parmi les formations diplômantes, certaines représentent un volume plus important. Ainsi, 10,2 % des personnes en recherche d’emploi qui préparent une formation de niveau V visent spécifiquement le diplôme d’État d’aide-soignant. Une concentration encore plus forte s’observe parmi les formations de niveau II. Là, presque la moitié des bénéficiaires prépare le diplôme d’État d’infirmier. Parmi les formations de niveau I, celle qui prépare à la fonction d’entrepreneur-dirigeant attire 20 % des bénéficiaires.

À noter que les jeunes de moins de 26 ans, en particulier ceux qui recherchent un emploi, se tournent plus facilement vers des formations associées à un niveau V ou IV dont ils représentent respectivement 34,1 % et 11,4 % des effectifs. Celles de niveaux III et IV attirent davantage les employés et celles de niveau V les employés (51,3 %) ainsi que les ouvriers qualifiés et non qualifiés (41,3 %). À l’opposé du spectre, les formations de niveau I attirent largement les salariés de catégorie ingénieur ou cadre (66,1 %). Parmi eux, 11,2 % suivent la formation de manager de projet.

Les cadres en pointe

En contraste avec la hausse du nombre de bénéficiaires, la durée de formation moyenne a baissé entre 2015 et 2016, passant de 485 heures à 339. Cette réduction touche d’ailleurs plus les formations suivies par les personnes en recherche d’emploi (448 heures en 2016 contre 575 heures en 2015) que les salariés (133 heures en 2016 contre 148 heures en 2015).

Un nombre croissant de personnes en recherche d’emploi bénéficie d’une formation dans le cadre du CPF. En 2016, 5,2 % d’entre elles ont vu leur dossier accepté. En 2015, ce taux n’était que de 2,7 %, soit un doublement en une année seulement. Dans cette catégorie, ce sont les personnes dont l’âge oscille entre 26 et 44 ans qui mobilisent le plus fréquemment le CPF (6 %), plus que les jeunes de moins de 26 ans (4,9 %) ou que les 45 ans et plus (4,3 %).

Chez les salariés du secteur privé, le recours au CPF a quadruplé de 2015 à 2016. Pour autant, les bénéficiaires ne représentent que 0,9 % de l’ensemble des salariés de ce secteur… Ce sont les cadres et les professions intellectuelles supérieures qui mobilisent le plus ce dispositif : 1,7 % d’entre eux y font appel, soit presque le double des professions intermédiaires (0,8 %) ou des employés (0,9 %), un taux trois fois supérieur à celui des ouvriers (0,5 %). La taille de l’entreprise joue aussi sur l’attrait du dispositif de façon très nette. Le rapport est de un à quatre. Dans les entreprises de moins de 10 salariés, le recours au CPF n’a été mobilisé que par 0,3 % des effectifs contre 1,2 % dans celles comptant de 250 à 499 salariés.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins