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Le fait de la semaine

Automobile : PSA pionnier de la RCC

Le fait de la semaine | publié le : 29.01.2018 | H. L.

PSA est la première entreprise à avoir utilisé la rupture conventionnelle collective (RCC), nouvellement instituée par les ordonnances. Le constructeur y a eu recours pour « sécuriser 1 300 départs en mobilité externe », dans le cadre de son Dispositif d’adaptation des emplois et des compétences (DAEC) pour 2018. Avec l’approbation de cinq de ses organisations syndicales – FO, CFDT, CFE-CGC, CFTC, GSEA – qui l’ont signée, le 19 janvier. Seule la CGT a refusé d’y apposer sa signature.

Dans le détail, le plan de PSA prévoit, outre ces 1 300 départs volontaires, 900 départs en « congés seniors », de salariés qui resteront donc inscrits à l’effectif. En contrepartie, le constructeur a annoncé 1 300 embauches en CDI. Dont 400 en production, « pour accompagner le succès commercial des nouveaux modèles ». Il s’est également engagé à permettre « plus de 6 000 mobilités internes et plus de 1 000 parcours de reconversion en interne ».

La direction de PSA l’a souligné, ce DAEC 2018 « s’inscrit dans la continuité de celui de 2017 », qui s’achève ce 31 janvier. Car des plans de départs volontaires (PDV), le constructeur n’a cessé d’en mettre en œuvre ces dernières années. Depuis 2013, pas moins de « 20 000 salariés sont partis sur la base du volontariat », assure Christian Lafaye, délégué central FO, première organisation chez PSA. Selon qui le battage sur la RCC est donc « une tempête dans un verre d’eau ».

Un élément fondamental, cependant, a changé. Empêtré dans les difficultés il y a encore trois ans, le constructeur affiche aujourd’hui une santé retrouvée. Avec des ventes et des bénéfices records. Et des effectifs qui ont tout de même baissé. C’est d’ailleurs ce qui a persuadé la CGT de ne pas signer ce nouveau plan. Jugeant « inconcevable de valider un plan de suppression d’emplois chez un constructeur qui vient d’annoncer un record de ventes mondiales, et dont toutes les usines tournent en surrégime », proteste Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT. Selon lui, les embauches annoncées ne sont, à ce stade, « que des promesses ». « Dans les précédents plans, les mesures étaient assimilées à des licenciements économiques. Il fallait que l’entreprise justifie de ses difficultés financières, le plan de départs volontaires étant assimilé à un PSE », rappelle Christine Virassamy, déléguée centrale CFDT. « Heureusement pour nous, étant donné sa bonne santé, PSA ne peut plus utiliser ce motif », relève l’élue CFDT.

Auteur

  • H. L.