Erasmus fête ses 30 ans de succès : ce programme d’échanges européens a marqué des générations d’étudiants et donné une dimension véritablement européenne à leur formation supérieure. En 2017, le programme a bénéficié à 43 000 étudiants. Mais, dans le même temps, seuls 6 800 apprentis ont eu la chance de partir en mobilité à l’étranger et, le plus souvent, pour de courtes périodes. L’apprentissage apparaît donc comme le parent pauvre d’Erasmus. « Nous devons développer Erasmus Pro pour que les apprentis puissent eux aussi bénéficier, le plus simplement possible, du programme », affirme Muriel Pénicaud, ministre du Travail. L’ambition du gouvernement est de lever les freins à la mobilité pour porter, d’ici à 2022, à 15 000 le nombre d’apprentis partant en Erasmus.

C’est pourquoi Muriel Pénicaud confiait, en juillet dernier, à Jean Arthuis, député européen, la mission de formuler des propositions pour permettre d’ouvrir la voie aux mobilités longues et de développer l’Erasmus de l’apprentissage pour tous. La ministre a d’ores et déjà retenu cinq propositions sur les seize que contient ce rapport. Ces décisions devraient permettre de sécuriser l’apprenti pendant la mobilité en lui permettant d’être autonome financièrement et en lui garantissant sa couverture sociale pendant la mobilité ; d’assurer la réciprocité en améliorant les conditions d’accueil pour les apprentis étrangers ; de reconnaître, pour l’obtention du diplôme, les périodes de formation à l’étranger, comme c’est déjà le cas pour les étudiants ; de transférer la responsabilité de l’apprenti à l’entreprise d’accueil et de sécuriser et augmenter les crédits Erasmus dans la prochaine négociation sur le cadre financier européen.