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Le 21e siècle sera-t-il féminin ?

Chroniques | publié le : 29.01.2018 |

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Le 21e siècle sera-t-il féminin ?

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Meryem le Saget Conseil en entreprise

Le féminin est souvent mal compris. Toutes les représentations des siècles passés s’accumulent : on confond le féminin et les femmes, on affuble les femmes d’adjectifs désobligeants (le sexe faible, pas fiable, peu combatif, moins performant, doit rester à la maison pour s’occuper du mari et des enfants…). Après des siècles forgés aux façons de penser masculines, nos conceptions sont restées quelque peu archaïques. Mais ça, c’est le passé.

J’aimerais parler

du futur. Nous commençons à réaliser que le féminin est une sensibilité et une force que chacun porte en soi. Ce sont des polarités complémentaires : chaque être humain possède une dimension féminine et une dimension masculine. Différente du masculin, la dimension féminine émerge aujourd’hui fortement. De quoi s’agit-il ?

Le féminin

c’est le cœur, l’amour, la réceptivité, l’accueil de l’autre, la sensibilité, l’empathie, l’intuition, la vérité au-delà des conditionnements, la sagesse, l’inspiration, la voix intérieure qui nous guide sur le chemin. Le masculin est son complémentaire indispensable : l’audace, la vigueur, l’action, la structuration, la combativité, la force extérieure pour agir dans le monde, la capacité à bâtir, à protéger aussi. Réunis dans une personnalité équilibrée, ces deux polarités font des merveilles. Mais nous sommes encore tous en apprentissage.

Fréquemment,

les femmes ont davantage pratiqué la dimension féminine. Et les hommes la dimension masculine. Mais les choses changent, rapidement. Nombreux sont les hommes qui découvrent leur intuition, leur sensibilité, leur désir d’écouter l’autre et de collaborer plutôt que de dominer. Les femmes prennent des responsabilités dans leur travail, s’engagent dans la vie citoyenne, s’expriment dans les medias et sur les réseaux sociaux, bref, prennent progressivement leur place.

Dans ce mouvement

vers le futur, parfois les entreprises sont en retard… Les promotions sont encore souvent proposées à des hommes, alors que la compétence féminine est évidente. Certains comités de direction ont pris l’habitude de raisonner entre hommes, et de ce fait ne voient pas les innombrables occasions d’enrichir leur organisation en nommant des femmes. D’une certaine façon, leur conditionnement (ou leur cécité ?) leur fait manquer le train du futur.

Le leadership des femmes

est pourtant différent du leadership masculin. Je le constate chaque jour dans les entreprises : bien que cette remarque ne soit pas généralisable à toutes les personnes, les femmes ont facilement tendance à raisonner de façon systémique ; elles pressentent les conséquences des décisions sur les personnes ; elles cherchent à approfondir les sujets, à prendre en compte les nombreuses facettes d’un problème. Elles pensent à la vie à l’intérieur d’une situation, elles apportent un éclairage différent.

Or c’est justement

ce dont notre monde a besoin. Tous nos systèmes étant fortement « masculins », c’est le moment de laisser parler notre dimension féminine (que l’on soit homme ou femme) pour réinventer nos modèles économiques, organisationnels, humains. L’essor du bien-être au travail, l’aspiration au leadership partagé, le « nous » au-delà du « moi je » ne sont que des exemples de cet essor du féminin, vers lequel notre sagesse intérieure nous guide, inexorablement.