Alors que le gouvernement, dans le cadre de son plan de lutte contre les déserts médicaux, espère favoriser le déploiement de la télémédecine en l’inscrivant dans le droit commun dès cette année, la téléconsultation intéresse déjà de nombreuses entreprises. Elles entendent ainsi faciliter l’accès aux soins des salariés, surtout ceux qui travaillent le plus souvent en déplacement.

Consulter n’est pas toujours facile. Si pour 84 % des Français, la santé est le premier sujet de préoccupation au quotidien, plus de la moitié ont déjà renoncé à des soins en raison des délais : il faut huit jours en moyenne pour avoir un rendez-vous avec son généraliste et 68 jours pour un gynécologue. Paradoxalement, on voit ainsi apparaître un absentéisme d’origine purement médicale et ces difficultés peuvent altérer les résultats d’une politique RSE. L’e-santé et la téléconsultation deviennent donc des instruments au service de l’efficacité RH et des start-up, telle Medaviz se sont déjà positionnées pour cet exercice novateur de la médecine.

Medaviz, qui vient d’obtenir le feu vert de l’Agence régionale de santé, est une plateforme de téléconsultation et télémédecine. Pour des cas ne relevant évidemment pas des urgences et du « 15 », elle permet d’appeler un médecin 24 heures/24 et 7 jours/7. La plateforme compte 85 professionnels de santé affiliés – représentant 30 spécialités médicales et paramédicales – tous inscrits au Conseil national de l’Ordre de leur spécialité. L’entretien téléphonique (filaire ou via une appli sur mobile) ou en visioconférence via un ordinateur, en tout anonymat et confidentialité, débouche sur un premier avis médical, un complément d’information, l’accompagnement dans l’automédication ou – dans certains cas – la délivrance d’une ordonnance.

Plusieurs entreprises ou groupes ont déjà signé des contrats avec Medaviz, comme La Poste pour plusieurs de ses établissements bretons, Le Bon Coin, des cabinets conseil (un secteur où les horaires élastiques des collaborateurs et les déplacements fréquents freinent la prise de RDV médical) et le Fonds d’action sociale du travail temporaire (Fastt), qui intéresse 1,2 million d’intérimaires. Ces derniers, souvent en déplacement, avec un emploi du temps variable, loin de leur médecin traitant, peuvent ainsi consulter plus facilement. Actuellement, près de 3 000 comptes sont activés et la plateforme reçoit 400 appels d’intérimaires par mois.

« Partant du principe que, dans 9 cas sur 10, un médecin oriente son diagnostic en écoutant son patient, Medaviz – à la différence d’autres acteurs du marché qui privilégient l’échange par e-mail – place la voix au cœur de son service. Dans les déserts médicaux, où plusieurs dizaines de kilomètres sont nécessaires pour trouver un cabinet médical, ou dans les déserts numériques, où l’accès à internet est limité, le téléphone reste un canal privilégié. Quand on parle d’ouvrir l’accès aux soins pour tous, cela passe aussi par une technologie que chacun peut s’approprier facilement », indique Stéphanie Hervier, cofondatrice de Medaviz.

La plateforme assure l’anonymat et la confidentialité des échanges. Les médecins affiliés sont soumis au secret médical et s’engagent à respecter une charte garantissant des échanges totalement confidentiels. Les données de santé collectées sont par ailleurs placées chez un hébergeur agréé, qui répond à des normes réglementaires très strictes pour en garantir l’intégrité.

Travaillant principalement sur un modèle BtoB, Medaviz revendique, d’ores et déjà, 2 millions de bénéficiaires et compte une trentaine de partenaires parmi des mutuelles, entreprises et télé-assisteurs : Arkea Assistance, BearingPoint, La Poste, La mutualité française ou Gan Eurocourtage.