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Inclusion des personnes LGBT : La France peut mieux faire

L’actualités | publié le : 08.01.2018 | Lou-Ève Popper

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Inclusion des personnes LGBT : La France peut mieux faire

Crédit photo Lou-Ève Popper

L’association L’Autre Cercle, qui milite contre les discriminations, publie son premier baromètre sur l’inclusion des personnes LGBT dans le monde du travail. Des résultats prometteurs mais contrastés.

La cause des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenres dans l’entreprise progresse doucement mais sûrement. Voilà le bilan général de l’enquête menée par l’Ifop pour le compte de l’Observatoire de l’Autre Cercle. La consultation, menée du 16 octobre au 12 novembre, a été réalisée auprès de 6 700 salariés, toutes orientations sexuelles confondues, travaillant au sein d’organisations signataires de la Charte d’engagement LGBT Autre Cercle.

Premier constat : la charte, lorsqu’elle est signée, a des effets positifs. Alors qu’en moyenne seul un tiers des LGB se rendent visibles au travail, ce pourcentage grimpe à 71 % au sein des organisations signataires. Il règne donc dans ces entreprises un climat apaisé, qui permet à 89 % des personnes LGBT de s’y sentir bien intégrées. La signature de la charte a un impact d’autant plus positif qu’elle n’a rien de symbolique, la majorité des interviewés constatant que les engagements inscrits sur le papier sont réellement mis en place. Au sein de leur organisation, des actions de sensibilisation sur le thème de l’inclusion des LGBT voient ainsi le jour, soutenues par des dirigeants prenant eux-mêmes la parole sur le sujet.

Double plafond de verre

Pour autant, tout n’est pas gagné, loin de là. Il reste encore du travail, notamment s’agissant des femmes lesbiennes et des bisexuelles. À l’heure actuelle, seules 64 % d’entre elles osent se rendre visibles contre 75 % chez les hommes, signe de l’existence probable d’un double plafond de verre. « Il n’est déjà pas aisé d’être une femme dans le monde du travail, alors s’assumer comme lesbienne est d’autant plus risqué, surtout lorsqu’on brigue un poste à responsabilité », explique Catherine Tripon, porte-parole de l’association.

Autre point noir : les personnes LBGT continuent de subir des discriminations. Elles sont en tout cas un tiers à le penser. Parmi les discriminations subies, on trouve d’abord les moqueries de la part des collègues (60 %) puis les mises à l’écart par d’autres salariés (31 %). « Il faut dire que la polémique sur le mariage pour tous a fait beaucoup de dégâts. La parole homophobe s’est libérée au point que certains osent désormais employer des termes insultants sans craindre de se faire sanctionner », affirme Catherine Tripon. Les victimes de ces insultes du quotidien affirment également subir des discriminations au niveau du déroulement de leur carrière. Raison pour laquelle, sans doute, très peu de personnes LGB dévoilent leur orientation sexuelle auprès de leur hiérarchie. Seules 9 % d’entre elles sont aujourd’hui visibles auprès de leur service RH et 16 % auprès de leur manager.

Ces multiples discriminations à l’égard des personnes homosexuelles ne sont pas toujours perçues par les hétérosexuels. Ainsi, seuls 9 % d’entre eux déclarent avoir déjà constaté des discriminations à l’égard d’homosexuels, contre 30 % pour les principaux intéressés. Pourtant, de plus en plus, les hétéros sont attentifs à ce sujet. « Le nombre de répondants au questionnaire nous le prouve, assure Catherine Tripon. Un tel intérêt de leur part vient s’opposer à la chape de plomb que trop de responsables font peser en s’abritant derrière la soi-disant vie privée qui ne les concernerait pas. »

Auteur

  • Lou-Ève Popper