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Interview : Didier Jacquemain, président du CNEA

L’actualité | publié le : 18.12.2017 |

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Interview : Didier Jacquemain, président du CNEA

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Pourquoi avez-vous créé ce club RH ?

Notre secteur est composé d’un grand nombre d’associations qui comptent moins de 50 salariés en équivalent temps plein, mais également d’une bonne centaine de grosses structures qui ont des problématiques spécifiques, par exemple d’employeurs multisites. Nous avons jugé pertinent de réunir les responsables RH dans ce club et d’en faire profiter l’ensemble du réseau. Le Club RH a ainsi vocation à produire des outils comme le kit d’intégration du salarié que nous allons diffuser dans nos structures. Enfin, le club est aussi le lieu pour réfléchir à des sujets comme l’impact du numérique sur nos organisations de travail, qui était d’ailleurs le thème du premier forum RH organisé en 2016.

Quels sont vos sujets de préoccupation en matière RH ?

Le sujet numéro un est probablement celui de la participation des salariés. Le modèle associatif est fondé sur la construction d’un projet de service et nos structures sont très attentives à la participation des publics à l’élaboration de leur projet. Mais nous devons nous poser la question de la participation des salariés. Est-ce que nous avons trouvé le bon équilibre pour les associer ? Est-ce que nous avons un discours suffisamment mobilisateur ? Je ne suis pas certain qu’on ait construit le bon modèle d’organisation, même si les résultats du baromètre sur la qualité de vie au travail dans l’économie sociale et solidaire sont positifs pour les branches de l’animation et du sport, qui sont nos cœurs de métier.

Est-ce que votre modèle associatif est attractif par rapport aux entreprises privées qui interviennent sur vos champs d’activité ?

Nous sommes aussi des organismes privés mais sans but lucratif. Il est indéniable que le secteur va devenir de plus en plus concurrentiel dans les années à venir et que le secteur marchand à but lucratif va se développer, notamment dans le domaine du périscolaire. Cependant, nous évoluons dans un secteur très contrôlé et très réglementé puisque nous accueillons du public et majoritairement des enfants. Même s’il existe des procédures de mise en marché, ce n’est pas la même chose pour une collectivité de confier à un opérateur la distribution de l’eau ou les activités périscolaires !

Les adhérents du CNEA ont-ils été fortement impactés par la réduction du nombre de contrats aidés ?

Nos associations adhérentes recourent effectivement aux contrats aidés qui existent depuis environ quarante ans. À titre d’exemple, nous avons recruté 200 000 emplois d’avenir depuis 2012. Or plus de la moitié de leurs bénéficiaires sont en emploi six mois après la fin de leur contrat et même en emploi durable pour plus d’un tiers. Ces contrats aidés sont un dispositif nécessaire pour les structures de nos branches professionnelles. Mais une autre mesure nous impacte également. Le libre choix laissé aux communes dans l’organisation des rythmes scolaires risque d’aboutir au retour de la semaine de 4 jours. 80 % des collectivités y seraient favorables. Or la semaine de 4 jours et demi a permis la création de milliers d’emplois, aujourd’hui menacés, dans le champ du périscolaire.