En octobre, la hausse des prix a décéléré en zone euro. Selon Eurostat, le mois dernier, le taux d’inflation annuel y est retombé à 1,4 %. La hausse des prix avait atteint les 1,5 % en septembre, comme en août. La cible visée par la Banque centrale européenne (BCE), à savoir une inflation à 2 %, comme gage d’une croissance solide, s’est donc un peu plus éloignée, et ce malgré des taux directeurs maintenus au plus bas, pour faciliter le crédit, ce qui contribue pourtant à tirer vers le haut les prix ; la reprise de l’activité, avec une croissance de 0,6 % au troisième trimestre en zone euro ; et une baisse du chômage à la clé. Habituellement, la reprise de l’activité et la baisse du chômage génèrent de l’inflation, principalement via des hausses de salaires. Or depuis des mois, rien de tel ne s’observe. En octobre, l’inflation a baissé, alors même que les prix de l’énergie, tirés par le pétrole, ont progressé de 3 %, toujours selon Eurostat. Ainsi, le mois dernier, hors prix de l’énergie, l’inflation sous-jacente n’a atteint qu’un maigre 1,2 %. Faut-il le regretter ? Immanquablement ou presque, la faible inflation enregistrée signifie que les revenus ne progressent pas ou peu, malgré la reprise de l’activité. Sauf à rogner les marges. Pour comprendre ce mystère, les banquiers centraux se grattent actuellement la tête et les économistes font des hypothèses. Peut-être que le chômage baisse surtout avec la création d’emplois en miettes, moins bien rémunérés. D’autres économistes pointent le vieillissement de la population, les cohortes de baby-boomers à la retraite étant remplacées par des jeunes moins bien payés. Ou encore le développement du commerce en ligne, qui permet aux consommateurs de mieux comparer offres et produits, pour trouver moins cher.