Alors que le CHSCT est amené à disparaître avec la réforme du Code du travail, cet essai collectif de sociologues, d’experts et de syndicalistes analyse la façon dont cette instance s’est saisie de la prévention des nouveaux risques de santé psychique, comme le burn-out ou les risques psychosociaux. Alternant recherches (un peu anciennes parfois) et point de vue politique des syndicats, les auteurs dressent un constat mitigé : ils soulignent « la visibilité » qu’a pris le CHSCT face à l’élargissement de ses prérogatives en matière de santé mentale ou l’importance de leur rôle d’alerte. Mais montrent aussi ses limites dans son pouvoir d’influer sur la cause de ces RPS, dus selon eux à la dégradation de l’organisation du travail. « Pour les syndicats, la difficulté reste de traduire en revendication collective des cas individuels de souffrance au travail », note un sociologue. Le livre évoque ainsi « des expertises sur les RPS qui n’aboutissent à rien » ou des équipes de prévention au travail « éclatées » dans les entreprises qui complexifient la tâche. Le livre, militant, est assez inégal. Mais il a le mérite d’étudier un début de solution pour repenser l’action collective. Via des témoignages de syndicats (programme de formation de militants de la CFDT, action de la FSU et du SNES dans un lycée), il recense des expériences où les syndicats ont réussi à obtenir des changements en partant de l’écoute des salariés pour « démasquer » l’origine des RPS. Des initiatives intéressantes et bien décryptées, qui intéresseront les syndicats.