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Rémunération globale : Les salariés de GA maîtres à bord

L’actualité | publié le : 20.11.2017 | Séverine Charon

La part de l’actionnariat détenu par les salariés a augmenté au fil des LBO pour monter à 60 % au printemps.

Depuis la fin du mois de mars, les salariés sont aux commandes du groupe GA. Cette PME du secteur de l’immobilier, spécialiste de la construction et de la promotion de locaux d’entreprise en partie préfabriqués, compte 450 salariés et connaît une croissance très forte de son activité, avec un chiffre d’affaires en hausse de 35 % en 2016. À l’issue d’un troisième Leverage Buy Out (LBO), le groupe a accueilli un nouveau pool d’investisseurs extérieurs, mais leur place au capital est minoritaire et les salariés ont désormais la majorité des droits de vote. « Les salariés actionnaires sont les détenteurs de titres d’une société dédiée, qui contrôle 60 % du capital de la holding du groupe, aux côtés des autres investisseurs », détaille Sébastien Matty, président du groupe GA. Cette prise de contrôle est l’achèvement d’un processus engagé il y a plus de dix ans, dès 2005, au moment du premier LBO.

À l’époque, 70 salariés étaient alors devenus actionnaires et détenaient 20 % du capital. Huit ans plus tard, au moment d’un deuxième LBO et d’une nouvelle augmentation de capital, les 190 salariés détenteurs d’actions possédaient 40 % du capital.

330 collaborateurs actionnaires

La troisième étape a été franchie au printemps avec la troisième opération financière qui a vu le nombre de collaborateurs détenteurs de titres presque doubler, et portée à 330. En détail, sur 460 salariés, dont 200 cadres, 60 ETAM et 200 ouvriers, 333 sont actionnaires. L’équipe dirigeante, composée de douze personnes, détient 20 % du capital, tandis que les autres salariés ont 40 % des titres.

L’actionnariat salarié chez GA s’est développé sur un schéma très simple. « À la base, il s’agit d’opérations financières pilotées par la direction en charge de ces sujets. Évidemment, la DRH est impliquée, et les opérations sont abordées avec les institutions représentatives du personnel. Nous soulignons qu’il n’y a pas de répercussions sur les salariés et les contrats de travail, mais nous mettons en avant la motivation que cela entraîne », explique Sébastien Matty.

Les dirigeants sont en effet convaincus que la détention de titres permet d’aligner l’intérêt du collaborateur avec celui de l’entreprise. Ils n’ont pas fait appel aux supports d’épargne salariale et aux dispositifs d’abondement ou de prix préférentiels pour inciter chacun à investir. « Chacun finance sa prise de participation sur sa propre épargne. Il n’y a pas d’action gratuite, pas de décote. Il y a seulement une facilité de financement proposée par un banquier partenaire », explique Sébastien Matty.

« Ces opérations d’actionnariat salarié constituent un instrument de management essentiel chez GA. Les salariés trouvent un intérêt financier important dans la réussite de l’entreprise, et le fait d’être actionnaire est créateur d’adhésion au projet et de motivation au travail », poursuit ce dernier. Dans cette logique, tout salarié qui quitte l’entreprise doit céder aussitôt ses actions. Un nouveau dispositif a d’ailleurs été mis en place cette année afin de racheter les actions d’un partant avant de trouver un autre salarié pour les acquérir. Ce dispositif permet d’assurer une plus grande liquidité des participations. Tous les salariés actionnaires, quel que soit leur niveau de participation, détiennent les mêmes titres de la même société. « Cette configuration explique en partie le succès des opérations qui ont amené à la prise de contrôle majoritaire de GA ». conclut Sébastien Matty.

Le Leverage buy out (LBO) ou achat avec effet de levier est un montage financier permettant le rachat des actions d’une entreprise financé par une très large part d’endettement.

Auteur

  • Séverine Charon