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Management : De nouveaux modèles pour de nouvelles opportunités

L’actualité | publié le : 20.11.2017 | Gilmar Sequeira Martins

Réconcilier activité professionnelle et valeurs personnelles ? L’idéal est possible. Mieux : il peut prendre différents chemins et devenir un outil efficace de RSE. Comme le démontrent les initiatives mises en exergue au 1er Salon du Management.

En 2012, Gonzague de Blignières dirigeait Equistone Partners Europe, un fonds de gestion assis sur 8 milliards d’euros d’actifs. Et puis le french bashing consécutif à l’élection présidentielle de 2012, la « une » de Libération poussant les jeunes de France à se « barrer », ont redonné de l’élan à une idée longtemps tenue en lisière : pourquoi les fondations seraient-elles toujours obligées de « faire la quête » auprès des entreprises ? En 2013, il crée le fonds d’investissement Raise en partant du principe inverse. La moitié des bénéfices sont dès le départ automatiquement versés à une fondation à but philanthropique. Sa mission ? Aider les jeunes entreprises en croissance à travers quatre outils : des prêts de 100 000 euros (à taux zéro et sans exigence de garantie), un tutorat assuré par des cadres de grands groupes, des diagnostics établis par des consultants et un accompagnement intégré à des MBA internes d’autres groupes.

Alors que le fonds, soutenu par 55 actionnaires et une dizaine de grandes institutions, gère aujourd’hui 800 millions d’euros d’actifs, sa fondation dispose de 20 millions d’euros et mobilise 20 % de sa trentaine de collaborateurs. Toujours persuadé que « donner avant de gagner est une meilleure approche de l’économie », Gonzague de Blignières rêve de voir d’autres entreprises imiter ce modèle et se multiplier les fondations qui pourront se concentrer sur leur mission, sans avoir à faire régulièrement la « quête ».

Aider, un facteur de motivation

Welp a suivi un chemin complètement différent. Après avoir dirigé le marketing de Unibail Rodamco, Marie Treppoz avait « envie de sens et de bénévolat ». Une activité très prisée des Français puisqu’ils sont déjà 12 millions à s’y investir et peut-être autant à vouloir se lancer mais… « Beaucoup craignent de ne pas pouvoir tenir un engagement régulier ou de se voir sollicités au-delà de leurs possibilités », explique Marie Treppoz. Plus prosaïquement, un tiers des personnes souhaitant apporter leur aide ne sait tout simplement pas vers qui se tourner. Qu’à cela ne tienne : Marie Treppoz lance, en mars 2015, le site Welp (contraction de We et de Help) qui permet de publier des demandes d’aides et d’y répondre. Elle se tourne ensuite vers les entreprises, paradoxalement très en retrait sur l’enjeu du bénévolat : « Près de 9 salariés sur 10 ignorent les objectifs de responsabilité sociale de leur entreprise, faute d’information, mais deux tiers sont prêts à s’engager. » Welp a déjà noué des partenariats avec les fondations de cinq grandes entreprises avec une mission : animer leur écosystème centré sur le bénévolat. Une action dont les répercussions sont globales, estime Marie Treppoz : « L’entreprise y gagne car elle permet au salarié de s’engager dans une action positive. Cet engagement dans le bénévolat permet un alignement des collaborateurs avec les valeurs de responsabilité sociale, ce qui impacte aussi la notion de bien-être au travail. C’est positif en termes de fidélisation mais aussi de recrutement et c’est également une forme d’ancrage local. » La démarche de Santiago Lefebvre, créateur du ChangeNOW Summit, relève du même principe mais dans un autre domaine, celui des actions à impact positif, et à une autre échelle, globale. Une première analyse l’amène à constater que beaucoup de projets à impact positif ne décollent pas, faute d’événement fédérateur comparable au CES de Las Vegas dans l’univers des technologies grand public. Il arrive à la conclusion que cela tient au fossé existant entre les parties prenantes. « ChangeNOW Summit a donc pour but de créer un écosystème où se rencontrent les entrepreneurs, les investisseurs et les porteurs de compétences », explique Santiago Lefebvre. La première édition, réalisée fin septembre à Paris, a réuni 165 projets et 150 investisseurs. Une manifestation qui pourrait peut-être aussi permettre aux DRH de proposer à leurs salariés des occasions de découvrir de nouveaux modèles d’organisation.

Les quatre piliers du management de Raise

Chez Raise, le management est ancré sur quatre points cardinaux, explique son fondateur Gonzague de Blignières : « Nous mettons en pratique le partage, la bienveillance, tant envers les collaborateurs que les parties prenantes extérieures, la parité et la diversité, mais aussi l’excellence. » Au quotidien, la détente est de mise. Fait rare, ce fonds d’investissement ne dispose d’aucune salle du conseil. Les réunions importantes se font dans les locaux ou dans la… grande cuisine, qui accueille aussi à l’occasion de grands patrons. Pour se détendre, la trentaine de collaborateurs dispose d’un baby-foot mais peut tout aussi bien participer aux sessions prévues avec un coach sportif, ou opter pour les cours de yoga.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins