Dans ce nouveau recueil de textes, Isaac Getz, théoricien du concept de l’entreprise libérée en France, reprend son bâton ce pèlerin pour sensibiliser les patrons d’entreprise aux vertus de déléguer le pouvoir d’action aux salariés. Malgré l’engouement récent des patrons ou des DRH sur ce sujet, « peu de patrons passent à l’action en libérant leur entreprise », déplore-t-il. Alors que les injonctions à l’intelligence collective se multiplient, son livre a l’intérêt d’alerter sur ces dérives : « L’entreprise libérée vise à créer un environnement d’organisation dans lequel les salariés sont complètement libres et responsables d’entreprendre toute action qu’ils jugent la meilleure, et non celle de leur chef ni des procédures », rappelle l’enseignant. Pour aider les leaders à changer de perception, son livre passe en revue les conditions personnelles nécessaires (laisser son ego de côté), « le mouvement libérateur ne pouvant venir que de la personnalité et des croyances du dirigeant ». À partir de son expérience et de témoignages de PDG emblématiques du modèle (Favi, Chronoflex), il retrace les grands principes pour passer à l’action : diminuer l’encadrement, laisser les salariés s’organiser et décider par eux-mêmes… Une transformation où les DRH ont leur rôle à jouer, estime l’auteur qui leur consacre un chapitre, en ne validant plus les recrutements ou en assouplissant leur vision de la mobilité. Isaac Getz vante beaucoup les mérites de cette forme d’autogestion, qu’il décline jusqu’à l’innovation ou même l’enseignement. Mais, en bon connaisseur de l’entreprise, son livre reste néanmoins inspirant.