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Le fait de la semaine

Salon : Management : un passage obligé pour les y

Le fait de la semaine | publié le : 13.11.2017 | Adeline Farge

À l’occasion du Salon du management organisé à Paris ces 14 et 15 novembre, Opinionway a réalisé un baromètre pour La Maison du Management sur l’état de cet art.Si les managers prennent plaisir à animer les équipes et à piloter l’activité, ils rencontrent des difficultés à exercer leur fonction, qui suscite peu d’enthousiasme en entreprise.

Un homme, diplômé, résidant en région parisienne. Tel est le portrait-robot du manager en ce début de 21e siècle esquissé par l’étude d’Opinionway pour La Maison du Management sur « L’état de l’art du management ». Présentée lors du Salon, cette enquête élimine quelques stéréotypes qui entourent la fonction, exercée par environ trois millions de personnes en France, soit 34 % des salariés. Contrairement aux idées reçues, cette responsabilité serait loin d’être l’apanage des cadres aux cheveux grisonnants en fin de carrière, mais, ferait, à l’inverse, la part belle aux nouvelles générations. Parmi les 1 006 managers, issus d’entreprises privées et publiques de plus de 50 salariés, interrogés en ligne entre le 22 septembre et le 12 octobre, 45 % sont issus de la génération Y tandis que les babyboomers ne représentent que 7 % de l’échantillon. Sans compter que 59 % n’ont pas le statut de cadres.

Une responsabilité qui attire peu.

Cependant, devenir manager ne serait pas une vocation née sur les bancs de l’école. Seuls 54 % des répondants ont réellement souhaité endosser le costume, et 21 % l’auraient même fait par défaut. « La fonction managériale ne suscite que peu d’enthousiasme au sein des entreprises. Elle n’est pas vécue comme un Graal. C’est plutôt un passage obligé, et parfois subi, pour améliorer sa rémunération, gagner en responsabilité et évoluer dans sa carrière », indique Anca Jomain, directrice du département Management chez Opinionway. D’ailleurs, 27 % des encadrants estiment que manager s’est complexifié au fil des années, en raison d’un manque de temps et de soutien de la part des supérieurs, mais aussi d’un environnement de travail plus exigeant. Gérer des tensions, lutter contre la résistance au changement, relayer les messages de la direction seraient les challenges les moins évidents à relever.

Malgré tous ces tracas, près de 85 % d’entre eux affirment aimer manager, un score qui atteint les 94 % chez les tops managers. Leurs sources de plaisirs au quotidien ? L’animation des équipes, le pilotage de l’activité et le développement des collaborateurs. « Les managers ont souvent l’image du Grand méchant loup qui écraserait ses homologues. Pourtant, ils sont empathiques, à l’écoute et diplomates. Ces professionnels sont prêts à accompagner leurs collaborateurs pour les faire grandir », analyse Anca Jomain. Ce baromètre balaie ainsi un autre poncif. Loin d’être avide de pouvoir, seuls 16 % des managers, mais 30 % de la génération Y, placent le leadership en tête de leurs motivations. Un résultat qui tombe à pic. Si le management est toujours lié aux responsabilités hiérarchiques, un tiers occupe un rôle d’animation d’équipes lors de projets. « Ces managers n’ont pas les coudées franches pour exercer leurs fonctions managériales comme ils l’entendraient. Cette frustration de ne pas pouvoir gérer de A à Z leurs équipes se ressent davantage dans la fonction publique et les grands groupes, où l’organisation hiérarchique est plus rigide et le style de management moins agile que dans les PME », note Anca Jomain.

En quête d’innovation.

Sans surprise, les managers, surtout les plus jeunes, appellent leurs entreprises à engager en urgence des innovations managériales, bien que 40 % concèdent que certaines ont déjà eu lieu durant les deux dernières années. Près de 16 % souhaitent qu’elles accordent à chacun du temps pour proposer de nouvelles idées, 15 % qu’elles promeuvent le bonheur au travail, 14 % qu’elles encouragent la collaboration et le partage des bonnes pratiques, 9 % qu’elles déhiérarchisent leur fonctionnement. Enfin, préserver la qualité de vie au travail, apprendre à manager de nouvelles générations de salariés, donner du sens au travail sont les grands défis auxquels devront s’atteler les encadrants à l’avenir. « Les managers ont des difficultés à capter les nouvelles générations et à les manager, constate Anca Jomain. Leurs sources de motivations et leurs valeurs sont différentes. Les jeunes sont en quête d’équilibre de vie et d’épanouissement au travail. Ils sont moins dévoués et fidèles à l’entreprise. »

Auteur

  • Adeline Farge