Vous avez raison, le livre du conférencier international Gary Hamel, The Future of Management, est traduit en France par La Fin du management ! Notre goût quasi génétique pour la critique et le déclinisme rejaillit ici. Mais « en crise » me paraît une qualification exagérée. Il est sûr qu’à l’heure de l’ubérisation, du downsizing et de l’entreprise libérée, le manager doit questionner son utilité et ses pratiques.

Ma conviction est que nous aurons toujours besoin d’organisation pour mettre en œuvre une stratégie, de process pour capitaliser les bonnes pratiques, de spécialistes pour animer et faire progresser l’ensemble. En revanche, il nous faut inventer, face aux métamorphoses de notre société, un nouveau mode de management qui allie la fluidité organisationnelle et le plaisir de travailler. Le terme « dé-management » convient mieux à mon sens, pour plusieurs raisons. C’est l’objet de ce salon : établir l’état de l’art du management des organisations et des personnes et identifier ensemble les tendances et innovations du management de demain.

Nous avons utilisé trois sources. Tout d’abord, la sélection des contenus vient directement de mes recherches. Ensuite, mon expérience de consultant pendant trente-quatre ans et d’organisateur de plus de cent rencontres par an depuis 2014 à la Maison du Management m’a facilité le choix des intervenants. Pouvoir réunir dans une joute managériale deux tribuns du management comme Philippe Gabilliet et Maurice Thévenet* est assurément une première ! Enfin, les partenaires du salon ont eux-mêmes mis en avant leurs innovations et ouvert leur carnet d’adresses.

Bien évidemment, les participants vont découvrir, échanger, apprendre. Il est impossible de ne pas tirer quelque enseignement de plus de 100 conférenciers dirigeants, experts ou professeurs, et d’un parcours expérientiel qui vous conduit à la découverte de douze de vos savoir-être (une véritable expérience salarié !)… Ce salon est le premier où seront mis en œuvre les enseignements du modèle d’apprentissage et d’innovation connu sous le nom de 70/20/10. Ce Model for Learning and Development estime que le développement professionnel vient 10 % de cours, lectures, formations formelles ; 20 % de relations, d’échanges, d’interactions ; 70 % de missions difficiles, de l’expérientiel. Or, regardons nos dispositifs de formation : ils datent presque tous du siècle dernier ! Le budget formation est consacré quasi dans sa totalité aux 10 %. Il est essentiel de sortir de son organisation et d’expérimenter de nouvelles pratiques managériales. Et de célébrer le management et ses acteurs : cerise sur le gâteau, connaissez-vous un salon où vous allez vivre en direct et voter pour l’attribution de quatre Prix (innovation managériale, dessin d’humour, livre écrit par un(e) manager, spitch « moi Pdg ») ? Avec des jurys d’exception ! Le management c’est bien sûr d’apporter de l’ordre, mais aussi de la vie !