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Le fait de la semaine

Albi : Un accord territorial pour être dans les starting-blocks

Le fait de la semaine | publié le : 06.11.2017 | Laurence Estival

Classée zone touristique, la cité épiscopale occitane permet à ses commerçants d’ouvrir le dimanche, grâce à un accord multisectoriel signé cet automne. Mais sa portée pourrait, dans un premier temps, être limitée.

Le 18 septembre 2017, Albi (Tarn) a signé l’un des rares accords territoriaux sur le travail du dimanche. En ligne de mire, l’ouverture des 350 commerces de la vieille ville. « Depuis l’inscription de la cité épiscopale en 2010 au Patrimoine mondial de l’UNESCO, le nombre de visiteurs a été multiplié par deux », se félicite la maire Stéphanie Guiraud-Chaumeil. L’édile a donc pris l’initiative de demander le classement de l’hyper-centre en zone touristique, pour profiter de la loi Macron. Ce qui fut accordé en avril 2015, mais pour y tenir boutique le dimanche, il faut un accord entre partenaires sociaux. Réunis au sein de la CPLI (Commission paritaire locale interprofessionnelle) du Tarn, les employeurs (Medef, U2P, CPME, UDICT) et les branches départementales des cinq syndicats de salariés ont négocié pendant un an pour encadrer le travail dominical. Seuls les salariés volontaires, qui l’auront fait savoir par écrit, pourront travailler le jour du Seigneur. Un planning indiquant les dates d’ouverture sera présenté en amont au personnel tous les six mois par les employeurs, lesquels devraient se coordonner pour choisir les dates retenues car les magasins n’ont pas vocation à ouvrir tous les dimanches. Les salariés seront payés double, et bénéficieront de 35 heures de repos compensateur consécutif, avant ou après le jour travaillé. Les frais de garde d’enfants seront à la charge de l’entreprise. « À défaut de volontaires, l’accord prévoit que de pouvoir faire appel à des étudiants ou à des personnes souffrant de handicap », précise Rédouane Dahmane-Bouali, secrétaire général de l’U2P (Union des entreprises de proximité). « Reste que la portée de cet accord devrait être limitée, juge Sylvain Artigau, secrétaire général de la section du Tarn de la CGT. Car hormis les dimanches d’été ou ceux calés sur des manifestations exceptionnelles, tel le championnat du monde de cyclisme amateur en juin dernier, peu de commerçants souhaitent ouvrir le dimanche et encore moins recourir à des salariés, le chiffre d’affaires généré risquant de ne pas couvrir les coûts… » Aucune étude d’impacts n’a d’ailleurs été réalisée. « Ce n’est qu’une des briques pour dynamiser le commerce », reconnaît la maire qui mise sur l’ouverture d’une conciergerie en centre-ville pour les visiteurs ou sur l’essor du tourisme d’affaires pour attirer et fidéliser les clients…

Auteur

  • Laurence Estival