Pas plus que les autres acteurs sociaux, « les organisations syndicales ne s’attendaient il y a un an à la victoire d’Emmanuel Macron », rappelle Entreprise & Personnel dans sa note de conjoncture. « Après une phase de surprise et d’expectative, chacun s’est repositionné », observe l’association. La CGT dans la continuité de son opposition à la loi El Khomri. FO dans une nouvelle posture depuis l’an dernier, cherchant le rôle d’organisation pivot, disputant à la CFDT sa place d’interlocuteur privilégié du gouvernement. La CFE-CGC devenant, elle, plus virulente, en paroles, du moins. Ce repositionnement n’a pas empêché les organisations syndicales de se rencontrer à maintes reprises depuis l’été, mais sans jamais parvenir à dégager une stratégie commune pour s’opposer au gouvernement. Ce qui a encore été le cas, le 24 octobre dernier. Seuls FO, la CGT et Solidaires ayant décidé lors de cette intersyndicale de rechausser les baskets pour défiler le 16 novembre. Sans la CFDT, qui pourtant, « n’a plus la même écoute du gouvernement », remarque Éric Ferrères. « Le projet qui se construit n’est pas son projet », rappelle l’expert en relations sociales au sein d’Entreprise & Personnel. « Elle essaie cependant de peser. Jusqu’où se satisfera-t-elle des maigres contreparties accordées jusqu’à présent ? », interroge-t-il. Car « du côté des militants, c’est de plus en plus compliqué d’assumer les réformes en cours », observe Éric Ferrères.