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Le fait de la semaine

La Villa Bonne Nouvelle D’orange : Un espace pour travailler et créer autrement

Le fait de la semaine | publié le : 24.10.2017 | Virginie Leblanc

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La Villa Bonne Nouvelle D’orange : Un espace pour travailler et créer autrement

Crédit photo Virginie Leblanc

Afin de tester de nouvelles façons de travailler, Orange a imaginé un espace original ouvert aux équipes internes et aux start-up et indépendants.

Fin 2014, Orange inaugurait la Villa Bonne Nouvelle, un espace de 350 mètres carrés, en plein cœur de la « Silicon Sentier », à Paris. L’objectif ? Permettre aux salariés de l’opérateur télécoms d’expérimenter de nouveaux modes de travail et de faire d’eux, demain, les ambassadeurs des nouvelles pratiques collaboratives. D’autant qu’ils seront stimulés pour cela par la cohabitation avec des start-up et free-lances, auxquels Orange réserve la moitié des 60 postes de travail. Un pari sur le fait que cette proximité encouragera l’innovation et l’intégration de nouvelles méthodes de travail, comme l’approche agile.

Trois ans après, ce lieu de corpoworking s’est imposé comme « un incubateur de la transformation culturelle des collaborateurs d’Orange », indique Magali Lahourcade-Siccardi, Feel Good Manager, rattachée à la DRH groupe, dont le rôle est d’essaimer les bonnes pratiques collaboratives repérées. « Nous avons besoin d’attirer les meilleurs talents, d’adopter de nouvelles postures et de prendre en compte la qualité de vie au travail, précise la responsable. Et nous partons du constat qu’il est compliqué de collaborer sans se connaître, de donner du temps à une personne avec qui aucun lien hiérarchique direct n’existe, notamment avec le développement du travail en mode projet. »

De fait, dès leur arrivée, pour une saison d’un an, de septembre à septembre, les occupants de la Villa, sont poussés à la rencontre via un speed dating. Et chacun inscrit sur un tableau noir sa proposition d’événement collectif mensuel, pour créer du lien.

Créer du collectif.

Les résidents en provenance d’Orange, un manager et ses équipes, sont sélectionnés sur la base du volontariat, pour l’intérêt qu’ils ont à utiliser les lieux pour le développement de leur projet. « À titre d’exemple, nous avons accueilli le projet “cooper’on”, la création d’un dispositif d’Orange France pour mieux coopérer, illustre Magali Lahourcade-Siccardi. L’équipe avait besoin d’un marketeur, d’un consultant, d’un développeur, d’un designer et d’opérationnels. Le projet aurait mis plus de temps à se monter si nous ne les avions pas hébergés. Il était plus simple et plus efficace pour eux de se retrouver dans un même lieu, et c’était aussi l’occasion d’expérimenter d’autres méthodes de travail. »

Quant aux start-uppers et free-lances externes, ils sont « recrutés » en fonction des valeurs qu’ils peuvent insuffler pour créer du collectif. « Cette année, la quatrième saison est placée sous le thème “business and happiness”, nous avons donc choisi des personnes investies sur la problématique de la QVT, de l’accompagnement au changement et du coaching », explique Magali Lahourcade-Siccardi.

Un management différent.

L’espace, conçu comme une coquille vide, permet aux occupants de se le réapproprier. Ce sont les résidents qui font le lieu, et le mobilier peut bouger au gré des besoins. Seule la cuisine collective et le salon restent fixes. Dans ce grand espace ouvert, chacun dispose d’un casier et d’un caisson à roulettes et a accès à une salle de repos toute proche.

Premiers résultats ? « Nous avons d’abord fait le constat que sans collectif fort, il n’y a pas de collaboration possible. Nous créons un management différent, car les managers se retrouvent au même niveau que leurs équipes, travaillent physiquement parmi eux. Il n’y a plus de réunions – sauf de brainstorming – et on échange moins d’e-mails, le manager est davantage dans une posture d’accompagnement, plus que de commande et de contrôle classique. »

Concernant l’aménagement de l’espace, « nous avons constaté que dans ce fourmillement d’idées permanent, les personnes ont parfois besoin de se recentrer et de trouver des espaces pour s’isoler et se concentrer. Nous avons donc ajouté du mobilier permettant de s’isoler et de passer des appels personnels », explique la feel good manager. Il a également été analysé que le changement de posture pour travailler (debout, autour de la table de la cuisine ou dans le salon) permettait plus de créativité et d’échanges, et un besoin de salles fermées a été détecté.

Des acquis expérientiels.

Par ailleurs, la Villa Bonne Nouvelle est un lieu d’apprentissage, puisque chacun repart avec un panel élargi de compétences. Cette année, un collaborateur d’Orange en thèse au Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), va mener une expérimentation au sein de la Villa sur les compétences expérientielles et fournir des ROI sur ce sujet.

Enfin, « la villa est un formidable espace de « test and learn » pour le groupe Orange, ajoute Magali Lahourcade-Siccardi. Par exemple, pendant la saison précédente, nous avons hébergé la start-up Bloomin, et testé pendant un an leur plateforme permettant aux entreprises de suivre et de piloter l’expérience salarié. Cette année, l’outil Bloomin sera généralisé sur le campus Orange Gardens* auprès des quelque 3 000 collaborateurs du site ».

*Campus d’Orange dédié à l’innovation, situé à Châtillon (92).

Auteur

  • Virginie Leblanc