Pour manager leurs équipes, les cadres ont-ils parfois recours au mensonge ? Pour cacher quoi ? Fin septembre, la plateforme de recrutement en ligne Qapa, qui revendique plus d’un million de cadres parmi ses profils, a eu l’idée de les sonder à ce sujet. Lesquels, en toute franchise, ont majoritairement reconnu avoir déjà menti à leurs collaborateurs. Ce fut le cas de 75 % des femmes et de 83 % des hommes interrogés. Les cadres masculins auraient donc plus souvent le nez qui s’allonge.
Mais si les managers mentent parfois à leurs collaborateurs, « c’est plutôt pour les protéger, pour de la bienveillance », observe Stéphanie Delestre, la créatrice et PDG de Qapa. Selon ce sondage, le mensonge est justifié avant tout pour éviter les conflits au sein des équipes. Un souci nettement prédominant chez les cadres féminins (68 %). Moins chez leurs homologues masculins (49 %). Ces derniers, en revanche, ont indiqué plus souvent travestir les faits dans l’espoir d’une amélioration de la situation (33 %).
Selon ce sondage, cadres masculins et féminins ne cachent pas non plus tout à fait les mêmes choses. À 51 %, les femmes se sont déclarées plus enclines à recourir au mensonge pour masquer de mauvais résultats. Pour les hommes (67 %), il s’agissait surtout de ne rien dire d’un départ contraint. Le départ d’un gros client, la cessation de paiement, voire le dépôt de bilan, ont été d’autres motifs qui ont conduit ces managers à maquiller la réalité.
Quoi qu’il en soit, le recours au mensonge est une pilule difficile à avaler. 85 % des hommes ont trouvé l’expérience « difficile », comme 69 % des femmes. Car cela contrevient à leurs principes. Seulement une minorité des cadres sondés par Qapa – 48 % des femmes et 31 % des hommes – ont estimé qu’un responsable doit parfois mentir à ses salariés.
