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Fonction RH : Peu d’évolution prévue pour les salaires

La semaine | publié le : 17.10.2017 | Frédéric Brillet

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Fonction RH : Peu d’évolution prévue pour les salaires

Crédit photo Frédéric Brillet

Les salaires d’embauche dans les fonctions ressources humaines ne devraient pas connaître d’évolution significative en 2018, selon les prévisions contenues dans l’étude annuelle du cabinet Robert Half.

La croissance est de retour : la Banque de France prévoit une hausse du PIB hexagonal de 1,6 % en 2018 et 2019 et les entreprises renouent avec la création d’emplois. Selon l’Apec, le volume de recrutement des entreprises du secteur privé devrait se situer entre 208 000 et 225 000 cadres en 2017. Sont particulièrement concernés les cadres ayant de une à dix années d’expérience et, dans une moindre mesure, les jeunes diplômés. C’est le secteur des services qui tire le mieux son épingle du jeu, grâce notamment aux activités informatiques et télécommunications, juridiques, comptables et de conseil.

Conséquence, les candidats disposant d’une bonne qualification reprennent la main sur le marché du recrutement, comme en témoigne l’inflation des rémunérations sur certaines fonctions. Globalement, 20 % des salariés (toutes catégories confondues) devraient bénéficier d’une augmentation de salaire cette année, selon une enquête réalisée pour le cabinet Robert Half auprès de 300 directeurs et managers.

Menace de pénurie.

Face à la pénurie de talents et à l’inflation salariale qui menacent, les employeurs peuvent réagir de plusieurs manières. D’abord, les DRH ne doivent pas se limiter au clonage, une pratique qui consiste à recruter des profils similaires à ceux qui ont déjà réussi au sein de leur organisation. Ils doivent élargir le spectre et « se montrer plus ouverts aux suggestions des cabinets de recrutement ». Ensuite, « les entreprises ont intérêt à soigner leur promesse employeur » avertit Olivier Gélis, directeur général France de Robert Half qui présentait le 10 octobre les résultats de son étude annuelle des rémunérations pour la 17e année consécutive (1).

Cela dit, ce constat général de la hausse des rémunérations découlant de la reprise du marché de l’emploi doit être nuancé par fonction. Dans la finance d’entreprise et la comptabilité, le management de transition, le numérique, les entreprises s’alignent sur les niveaux de salaire du marché et n’hésitent pas à surenchérir pour attirer les bons candidats. Ainsi, Robert Half anticipe une hausse de + 8 % en 2018 de la rémunération des directeurs et responsables de l’audit interne.

Une belle envolée.

Encore plus sollicités, les postulants à des fonctions numériques qui ont conscience de leur valeur verront également leur revenu s’envoler en 2018 (+ 17 % pour un responsable des médias sociaux, + 27 % pour un manager Search Engine Optimization qui améliore le référencement des marques sur internet…).

À l’inverse, les ressources humaines, le juridique et le fiscal font partie avec l’informatique classique (systèmes d’information) des fonctions où les salaires ne devraient pas évoluer de façon significative en 2018. Au mieux, les DRH, les directeurs ou responsables des relations sociales disposant de six à dix ans d’expérience, les juristes en droit social cumulant trois à six ans, les responsables paie et administration du personnel expérimentés peuvent espérer + 3 % de hausse de rémunération à l’embauche en 2018. Mal lotis, les directeurs et responsables du développement RH ayant de plus de dix ans d’expérience et surtout les juristes en droit social disposant de plus de six ans d’expérience doivent s’attendre respectivement à des décrues – 2 % et – 3 %.

La recherche de la perle rare.

Plus généralement, le cabinet Robert Half constate sur ces fonctions une volonté des recruteurs de trouver la perle rare alors même qu’ils sont souvent réticents à dégager le budget suffisant pour y parvenir. Autre tendance relevée pour les RH, le juridique et le fiscal, le poids accru des primes, appréciées par de nombreux candidats passifs ou en recherche.

Des enquêtes démontrent que ces gratifications ont deux effets : d’une part, elles déterminent le choix final de l’employeur et renforcent le sentiment d’appartenance, donc la loyauté des collaborateurs. D’autre part, la rémunération à la performance peut contribuer de manière importante à leur efficacité opérationnelle. Conséquence, certaines entreprises convertissent les augmentations de salaires en paiements de primes sur objectifs.

Si la performance des commerciaux justifiant le versement de bonus est facile à évaluer, les métiers des RH et du juridique s’y prêtent moins facilement. Toutefois, selon le cabinet Robert Half, les entreprises se servent des primes pour inciter ces professionnels des RH et du droit à intégrer une vision business à leur métier. En clair, ils doivent se départir d’une posture purement technique et juridique pour penser davantage retour sur investissement. Il reviendra aux intéressés de s’adapter à cette nouvelle donne s’ils veulent en retirer un bénéfice…

1) Méthodologie

Les chiffres mentionnés dans l’étude reposent sur les milliers de missions et placements effectués par Robert Half, les enquêtes et entretiens menés dans l’Hexagone en 2017, auprès de 200 directeurs ou responsables administratifs, 300 directeurs ou managers (tous secteurs confondus) et 200 directeurs ou responsables informatique.

Auteur

  • Frédéric Brillet