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14e Semaine de la Qualité de vie au travail : Un management de qualité ça S’apprend…

La semaine | publié le : 10.10.2017 | Frédéric Brillet

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14e Semaine de la Qualité de vie au travail : Un management de qualité ça S’apprend…

Crédit photo Frédéric Brillet

À l’occasion de la 14e Semaine pour la qualité de vie au travail, ouverte le 9 octobre, l’Anact publie un sondage qui montre l’importance d’un bon management pour améliorer cette qualité. Il identifie aussi les lacunes des formations des responsables en la matière.

Il faut changer les méthodes de management dans les entreprises et sensibiliser par la formation les encadrants aux questions de qualité de vie au travail (QVT). Tel est le crédo de l’Anact (Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail) confirmé par une enquête Kantar-TNS*, commanditée par l’agence : 92 % des top managers et 97 % des futurs managers et ingénieurs estiment que les pratiques managériales doivent changer pour s’adapter aux évolutions de la société et aux enjeux des entreprises et des organisations. Dans quel sens ? 85 % des premiers et 94 % des seconds considèrent que les managers devraient prendre davantage en compte la QVT.

Un déficit de savoir-faire

En ce qui concerne l’intérêt de se former au management pour y parvenir, le sondage montre une fracture générationnelle : si 35 % des top managers estiment que le management doit s’apprendre, 26 % considèrent que ce n’est pas nécessaire, et que c’est avant tout une question de personnalité et d’expérience. Chez les futurs managers et ingénieurs, cette proportion tombe à 13 %, ce qui représente un levier pour le futur. « Les représentations évoluent du côté des étudiants qui considèrent de plus en plus que c’est un travail à part entière et qui s’apprend », se félicite Florence Chappert, chargée de mission à l’Anact.

Mais il y a du pain sur la planche : l’Anact constate « un déficit de savoir-faire managériaux intégrant les conditions et la qualité de vie au travail tels que accompagner les changements et les transformations organisationnelles, co-construire et animer des collectifs de travail ».

Reste que la QVT est rarement un objectif en soi : prises dans une logique court-termiste, la plupart des organisations ne s’y intéressent que dans la mesure où elle contribue à la performance et tendent à la négliger quand sa prise en compte risque par exemple de nuire à la productivité des collaborateurs. Ainsi, 61 % des top managers interrogés déclarent que leur entreprise a mis en place des accords ou plans d’actions en faveur de la QVT mais ces initiatives ne sont réellement activées que dans 32 % d’entre elles.

Le sentiment d’être insuffisamment accompagné ou formé domine, chez les top managers d’aujourd’hui comme chez ceux de demain. Aujourd’hui, seulement 52 % des top managers estiment que l’encadrement moyen est suffisamment accompagné et formé au management (dont seulement 10 % « tout à fait »). Du côté des futurs managers et ingénieurs, 36 % d’entre eux estiment être suffisamment formés au management pendant leurs études. Ce manque de formation initiale se ressent au sein même des entreprises, puisque seulement 23 % des top managers (dont 6 % « tout à fait ») considèrent que les étudiants sont suffisamment formés sur ces sujets.

Recherche de compétences managériales

Cette lacune apparaît problématique s’agissant d’une compétence recherchée par les recruteurs : ainsi 62 % des top managers citent les compétences managériales en premier ou deuxième critère de recrutement. Interrogés, eux, sur les compétences particulièrement développées dans le cadre de leur formation, seuls 18 % des étudiants mentionnent que les compétences managériales sont particulièrement développées dans l’enseignement qu’ils ont reçu. Dans les écoles, on a longtemps pensé que la maîtrise technique donnait la capacité à manager les hommes mais, là aussi, les choses commencent à changer, des initiatives tentant d’y remédier : « Certains établissements associent les entreprises et les étudiants pour réfléchir à l’évolution des cursus. Il s’agit de mieux exploiter les retours de stage et d’alternance pour améliorer la compréhension de l’organisation du travail, d’apprendre à questionner les situations de travail sur un plan managérial, d’introduire de manière interdisciplinaire des notions sur la santé et la qualité de vie au travail, de développer des programmes d’innovation sur le travail et le management de demain », détaille Florence Chappert.

Une forte demande de formation

Selon l’enquête réalisée par Kantar-TNS, ces initiatives font consensus : 76 % des top managers et 89 % des futurs managers et ingénieurs disent vouloir recevoir une formation à un management faisant la part belle à la QVT. « Cette étude conforte notre conviction qu’un management de qualité, cela s’apprend. En témoignent le besoin et le désir des managers et futurs managers et ingénieurs d’être aidés et accompagnés là-dessus », conclut Olivier Mériaux, directeur adjoint et directeur technique et scientifique à l’Anact.

Un livre blanc pour apprendre à manager le travail

L’individu au travail n’est pas la préoccupation première des managers, alors même que ces derniers constituent un acteur-clé pour promouvoir la qualité de vie au travail. Ce constat a conduit le réseau Anact-Aract à lancer le projet « Faire école » qui a permis d’auditionner 175 responsables issus du monde du travail, de la formation continue et de l’enseignement supérieur. Les besoins exprimés, tout comme les initiatives mises en œuvre par des écoles ou des entreprises pour mieux former aux enjeux de l’humain au travail, font l’objet du livre blanc : « Apprendre à manager le travail », qui liste 18 recommandations déclinées en actions concrètes. Le livre blanc se télécharge gratuitement sur : www.anact.fr.

* Méthodologie : sondage réalisé en ligne en juin et juillet 2017 auprès de 302 cadres dirigeants sélectionnés sur un échantillon représentatif en fonction de critères de taille d’entreprise, de secteur d’activité et de région et auprès de 203 étudiants en école de management, d’ingénieurs ou IEP.

Auteur

  • Frédéric Brillet