Plans d’économies, réorganisations, pénuries de main-d’œuvre… L’hôpital public est à la peine. Mais paradoxalement, alors que les personnels de santé descendent régulièrement dans la rue pour défendre leur statut, leurs rémunérations ou leurs conditions de travail, le climat social reste globalement bon. C’est ce que révèle le deuxième baromètre RH conduit par la Fédération hospitalière de France et Obea, dont Entreprise et Carrières publie les résultats en exclusivité. Les trois quarts des directeurs des ressources humaines interrogés jugent que le climat est serein. Plus de 8 sur 10 d’entre eux ne cachent pas cependant que leurs pratiques RH sont dictées par les contraintes économiques et budgétaires. Et une très large majorité citent la maîtrise de la masse salariale en tête de leurs priorités. Une situation qui n’est pas sans lien avec la montée des risques psychosociaux, une « réalité » et « un risque potentiel sérieux » pour au moins un tiers des professionnels RH.

Face à cette bombe à retardement, les DRH des hôpitaux publics ne restent pas inactifs. Trois sur quatre sont engagés dans une démarche QVT portant sur l’organisation du travail, les pratiques managériales ou les conditions de travail. Une politique de prévention indispensable mais pas suffisante. Car une large majorité des managers RH interrogés s’inquiètent de l’avenir, qu’il s’agisse de la santé économique de leur établissement ou du rythme des réorganisations imposées à l’hôpital public. Les deux tiers restent malgré tout optimistes sur leur avenir professionnel au sein de leur établissement. À l’heure où le Parlement s’apprête à discuter du budget de la santé, il ne faudrait surtout pas désespérer ces artisans de la cohésion sociale dans les hôpitaux publics.