Google et consorts au top, l’énergie et les banques en berne… En 2017, les cadres expérimentés chamboulent le classement Universum des employeurs idéaux. Avec des aspirations à un travail plus flexible, plus stimulant, plus porteur de sens.
LVMH détrôné par Google ! Du jamais vu dans le palmarès cadres de la société de conseil suédoise qui mesure chaque année, depuis 2015, l’attractivité des entreprises en France auprès des salariés issus des grandes écoles de commerce et d’ingénieurs, et dont l’édition 2017 a été publiée le 26 septembre(1).
Certes, en 2017, le géant du luxe garde sa 2e place devant L’Oréal, mais les cols blancs sont de plus en plus séduits par les colosses d’internet, qui confirment leur assise. Google est ainsi désigné comme employeur n° 1 par les managers, marketeurs et commerciaux, et employeur n° 2 par les ingénieurs. Tandis qu’Apple (respectivement n° 4 et n° 12) et Amazon (n° 12 et n° 19) restent des valeurs montantes depuis trois ans. Du côté des managers et commerciaux, Michel & Augustin fait une entrée remarquable à la 5e position, alors que Nestlé et Danone ont été évincés du top 10, perdant 5 places chacun. Mais la dégringolade la plus spectaculaire réside dans le secteur de l’énergie : EDF, Engie, GE rétrogradent de plus de 20 places et Veolia de… 42 places. Du côté des ingénieurs, si Airbus reste en tête, c’est le secteur de l’automobile en plein boom qui marque des points (Renault + 21 places, PSA Peugeot-Citroën + 17 places), mais aussi l’audit et le conseil, au détriment des banques (BNP, – 9, Société générale,– 12, Crédit Agricole, – 22) qui recrutent les mêmes profils d’informaticiens. Dans ce classement des ingénieurs, les industriels liés à l’énergie, sont là aussi en baisse avec la chute d’Air Liquide (– 10 places), Schneider Electric (– 11), Shell (– 15).
« L’environnement de travail, la capacité d’innover, la création de produits et services qui font rêver ont un impact fort sur l’attractivité de l’employeur », résume Aurélie Robertet, directrice d’Universum France.
Par ailleurs, la quête de sens, très répandue auprès des étudiants, s’entend également des professionnels, qu’ils soient jeunes diplômés ou actifs depuis plus de dix ans, puisque le critère « contribuer à rendre les choses meilleures » devient le 4e objectif de carrière le plus important. En outre, plus ils sont expérimentés, plus les cadres sont attirés par des structures agiles, qui offrent plus de responsabilités et d’autonomie, leur permettent de peser sur l’organisation, et où les valeurs et l’humain sont davantage considérés. Paradoxalement, en ayant une forte sensibilité à la RSE, au respect des employés et au travail en équipe, les actifs chevronnés sont plus idéalistes que les étudiants. « Ils ont besoin de se retrouver dans la culture de l’entreprise », conclut l’étude. De quoi faire réfléchir les DRH !
1) Réalisée entre octobre 2016 et mai 2017, totalisant 12 462 répondants Alumni, diplômés des mêmes grandes écoles que celles des étudiants, interrogés par Universum, pour une enquête annuelle spécifique.