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3 questions à… Olivier Ruthardt

Acteurs | publié le : 03.10.2017 | Virginie Leblanc

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3 questions à… Olivier Ruthardt

Crédit photo Virginie Leblanc

La Maif est engagée depuis deux ans dans une démarche innovante de concertation avec les salariés afin de faire évoluer ses modalités de travail. Son directeur général adjoint Richesses humaines détaille le contenu d’un accord original qui accorde à chaque collaborateur la liberté d’organiser ses horaires de travail.

Le 27 juillet, la Maif a signé avec trois syndicats (CAT, CFDT, CFE-CGC) un accord majoritaire relatif à l’organisation du temps de travail, qui s’inscrit dans le cadre du projet Oser (Organisation souple, épanouissante et responsabilisante). Quel est l’enjeu de cet accord entré en vigueur le 1er octobre ?

Il s’inscrit dans le cadre du plan stratégique de la Maif « l’audace de la confiance ». Il s’agit d’accompagner les évolutions de notre entreprise et de coconstruire avec les salariés les solutions qui vont s’appliquer à eux. Les salariés sont les plus à même de définir leur nouveau cadre de travail en se nourrissant de leur expérience quotidienne. De son côté, l’entreprise est la mieux placée pour définir ses axes de performance, et les sociétaires, leurs besoins futurs. Nous avons donc travaillé sur ce triptyque. Nous sommes d’abord partis d’un diagnostic des besoins des sociétaires. Nous l’avons transmis aux partenaires sociaux et nous avons ensuite construit avec eux un accord de méthode, conclu en janvier 2016, qui a posé les principes de fonctionnement du travail participatif impliquant les salariés, les représentants du personnel et la direction. Près de 720 salariés ont participé à des groupes de travail pendant toute l’année 2016. Ces travaux de coconstruction ont alimenté l’accord sur l’organisation du temps de travail.

Dans ce texte, comment se traduisent les demandes des sociétaires, celles des salariés et celles de l’entreprise ?

Parmi les demandes des sociétaires, figurait par exemple la réponse par chat après 19 heures et parfois la disponibilité le samedi. Notre réponse a été de ne plus leur imposer des horaires uniformes quels que soient leur besoin ou leur mode de contact. Du côté des salariés, cela s’est traduit par plus de souplesse accordée dans leur organisation personnelle et la gestion de leur temps. Pour l’entreprise, il s’agit d’adapter l’organisation du travail aux exigences de traitement des flux et de s’autoriser à ajuster les modalités en fonction des évolutions rencontrées. L’accord sera déployé progressivement entre 2017 et 2019.

Concrètement, comment le principe d’autopositionnement des salariés sur les horaires de travail se décline-t-il ?

Le temps de travail établi sur une durée moyenne de 36 h 45 par semaine demeure – à savoir 1 540 heures par an pour un temps plein. Ce qui change, c’est la possibilité d’adapter le temps de travail hebdomadaire à la saisonnalité des flux, entre 28 heures et 39 heures par semaine par exemple.

Ce qui change aussi, c’est que l’entreprise exprime des besoins de présence, en fonction des entités. Elle définit un volume d’heures minimal attendu en autopositionnement par salarié et par semaine, en sachant que le salarié bénéficiera d’un horaire libre minimal de deux heures. Nous prévenons les salariés entre un mois et six semaines à l’avance pour qu’ils aient le temps de s’organiser et les plannings sont construits quinze jours à trois semaines à l’avance. En fonction des entités, les plages horaires de travail sont comprises entre 8 heures et 18 h 30, et jusqu’à 19 h 30 pour les entités pour lesquelles cet horaire est nécessaire. Pour répondre à la demande des salariés de préserver leur équilibre vie professionnelle-vie privée, nous allons développer progressivement le télétravail sur la base de critères d’éligibilité, et si l’activité de leur entité nécessite un travail sur la plage horaire 18 h 30 à 19 h 30, nous demanderons aux télétravailleurs de s’engager sur ces créneaux horaires. Certaines entités locales sont aussi ouvertes régulièrement le samedi, pour répondre aux attentes de nos sociétaires, notamment pour des rendez-vous, avec des contreparties en prime par samedi travaillé.

Globalement, l’accord donne les moyens aux entités de mettre en place un dispositif souple, pragmatique et adaptable aux besoins de nos sociétaires et à la recherche d’un équilibre vie professionnelle-vie personnelle pour les salariés.

Auteur

  • Virginie Leblanc