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Conditions de travail : Des solutions pour les salariés aidants

La semaine | publié le : 26.09.2017 | Gilmar Sequeira Martins

À l’occasion de la huitième Journée nationale des aidants, programmée le 6 octobre, un livre blanc et un sondage appellent les entreprises à améliorer la situation des salariés aidants.

La France compte 11 millions d’aidants et leurs effectifs vont grimper à 17 millions dès 2020. Ceux qui sont salariés, d’ores et déjà 4,6 millions, doivent s’absenter en moyenne 16 jours par an de leur travail. Un chiffre qui peut connaître des variations importantes puisque, dans 20 % des cas, un aidant doit porter assistance à deux personnes, selon le baromètre « Aider et travailler »(1) publié par le cabinet Révélateur de richesses immatérielles (RRI), spécialisé dans le développement d’innovations sociétales collaboratives.

La plupart du temps, leur entreprise connaît leur situation puisque 79 % d’entre eux l’ont évoquée sur leur lieu de travail : 45,8 % avec leur manager, 25,2 % avec la DRH et 12 % avec l’assistante sociale. Afin de pouvoir aider leurs proches tout en continuant à travailler dans de bonnes conditions, 51 % des aidants souhaitent pouvoir modifier leurs horaires et 41 % avoir une prise de congés plus souple.

Nombre d’entreprises se sont déjà engagées sur ces pistes, à l’instar de Petit Bateau, à Troyes. Un accord a été conclu avec les partenaires sociaux qui donne la possibilité au salarié aidant de s’absenter pendant une durée totale, fractionnable et rémunérée, de 14 heures. « Nous voulons être une entreprise facilitatrice pour nos salariés », explique Thomas Rouland, DRH des Opérations, cité dans le livre blanc.

Don de congés.

Le Crédit foncier a de son côté décidé d’agir à la fois sur les horaires et les congés. Les salariés peuvent arriver jusqu’à 10 h et partir dès 16 h 15 mais aussi donner leurs jours de congé à des collègues parents d’enfants gravement malades. Ce dispositif, inspiré de la loi du 9 mai 2014 sur le don de congés, a une double portée, souligne Sophie Pons, chargée de la prévention des risques psychosociaux et de la qualité de vie au travail : « Le don de congés reste une excellente idée pour permettre à ceux qui ne peuvent pas les prendre d’en faire profiter ceux qui en ont le plus besoin. Car c’est l’un des principaux problèmes des aidants : ils prennent souvent tous leurs congés pour s’occuper de leur aidé et n’en disposent plus pour eux, pour se reposer. Ils sont fatigués et ce n’est évidemment pas satisfaisant, ni pour eux, ni pour l’entreprise. »

Pour autant, 47 % des aidants estiment que leur entreprise ne prend pas en compte leur situation. Un pourcentage que les DRH auraient sans doute intérêt à considérer à l’aune d’une autre donnée : 81 % des non-aidants estiment « important » que leur entreprise contribue à trouver des solutions concrètes pour les aidants et leurs collègues. Un soutien massif qui tient sans doute à une empathie spontanée mais aussi, peut-être, à une inquiétude diffuse face à l’avenir.

1) Baromètre réalisé par voie de questionnaire sur Internet auprès de 503 répondants, sur une base de contacts associatifs. Résultats redressés par la suite.

Lire aussi page 25 notre article sur la plate-forme Interfacia.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins