logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

La semaine

Rémunérations : NAO moderato

La semaine | publié le : 12.09.2017 | Hélène Truffaut

La conjoncture s’améliore, mais les enquêtes de rémunération indiquent que les entreprises ne desserrent pas pour autant les cordons de la bourse.

Les prévisions d’augmentations salariales pour 2018 se suivent et se ressemblent. Beaucoup. « À fin août, les budgets prévus par les entreprises semblent s’aligner sur ceux pratiqués en 2017, soit 1,8 % » en médiane, avance LHH Altedia(1). Le même pronostic que celui de Deloitte, annoncé fin août (lire Entreprise & Carrières n° 1349).

Plus optimiste, Willis Towers Watson prévoit « des salaires en hausse de 2,4 % [en moyenne] dans les entreprises françaises en 2018 ». Ce qui, ajoute le cabinet, représentera une progression de pouvoir d’achat de 1,1 % – contre 1,3 cette année –, compte tenu du taux d’inflation estimé à 1,3 % (par The Economist Intelligence Unit en août 2017).

Croissance et inflation.

Un prévisionnel, là encore, similaire au taux observé cette année. Et ce, « malgré une situation économique en pleine amélioration, car les entreprises ont maintenu des augmentations de salaire élevées durant la crise financière, commente Jean-Vincent Ichard, responsable du département enquêtes de rémunération de Willis Towers Watson en France. Par ailleurs, cette croissance économique entraîne avec elle l’inflation et atténue d’autant les gains de pouvoir d’achat des salariés français ». Ce cabinet de conseil observe du reste que, « depuis quelques années, dans les pays occidentaux, le lien historique entre le taux d’augmentation des salaires et l’inflation est rompu. »

Dans le détail, l’enquête de Willis Towers Watson fait apparaître des taux assez homogènes sur l’ensemble du panel : seule une dizaine d’entreprises sur les 312 interrogées prévoit d’aller au-delà de 4 %, le gel n’étant envisagé que dans à peine 1 % des cas. En tête d’affiche : la construction, avec un budget prévisionnel moyen de 2,8 %. Le secteur de l’énergie, lui, « se distingue en prévoyant des augmentations significativement en-deçà du marché », commente le cabinet.

Globalement, la situation n’aura guère profité aux cadres cette année, relève pour sa part Expectra dans son 15e baromètre. D’après l’étude(2) publiée le 4 septembre, le salaire médian de cette population s’établit en 2017 à 43 544 euros bruts, en hausse de 1,7 %. Une progression identique à celle de 2016, en rupture avec la tendance observée depuis 2013, marquée par des revalorisations consécutives à chaque fois supérieures à la précédente.

La différence peut néanmoins se faire sur le variable. Du moins pour les 48 % de cadres qui en bénéficient, selon une enquête menée cet été par Monster (autre filiale de Randstad) auprès de 1 285 répondants. Une part variable qui représente moins de 10 % de la rémunération fixe pour la moitié des intéressés.

1) Plus de 800 000 données salariales individuelles étudiées, récoltées dans plus de 350 entreprises.

2) Étude basée sur les salaires réels extraits des quelque 70 000 fiches de paie relatives aux postes pourvus par la filiale de Randstad (profils bac + 2 à bac + 5).

Auteur

  • Hélène Truffaut