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Dialogue social : Fusion : les branches pressées de ne rien faire

La semaine | publié le : 12.09.2017 | Séverine Charon

Alors que le gouvernement veut réduire le délai accordé aux branches pour se restructurer, les plus petites sont les moins convaincues de la nécessité de se rapprocher.

Pour abaisser le nombre de branches, mieux vaut que les négociateurs aient envie de se marier. Alors que le gouvernement a présenté, le 31 août, son projet d’ordonnances prévoyant de réduire de trois ans à deux ans le délai accordé aux branches pour fusionner, une enquête réalisée entre le 29 juin et le 21 juillet par l’institut BVA pour le cabinet Adding, auprès de 86 responsables de branches professionnelles, montre que ces derniers ne sont pas très motivés.

Des avis divergents.

Selon cette enquête, présentée le 7 septembre, 64 % des négociateurs interrogés estiment que les rapprochements sont, dans l’absolu, une bonne chose, mais ils sont aussi nombreux à estimer (63 %) que rester autonome est le meilleur choix pour leur branche. Les représentants des plus petites sont aussi les moins convaincus. Les responsables des branches de moins de 30 000 salariés sont en effet 23 % à penser que le rapprochement peut être une bonne chose, contre 42 % pour celles d’effectifs supérieurs.

Parmi les personnes interrogées, 45 % ont entrepris des actions en vue d’une fusion (35 % dans les branches de moins de 30 000 salariés, 58 % pour les branches au-delà de 30 000). Lorsqu’un rapprochement est envisagé, « clairement, le métier est la dimension dominante, tandis que la filière a peu de succès », souligne Julien Goarant, directeur de clientèle chez BVA.

Le peu d’engouement pour les fusions s’explique par la pauvreté des promesses : seuls 51 % des responsables de branches anticipent des effets positifs sur la protection sociale des salariés à l’issue d’une fusion, 50 % sur les spécifications des parcours de formation et 49 % sur leur financement. Ils ne sont plus que 42 % à penser que la qualité des conventions collectives s’améliorera, 39 % que le dynamisme de la branche sera renforcé, et 36 % à envisager que les conditions salariales seront meilleures. Enfin, pour la majorité, la rapidité des négociations se détériorera.

Parmi les rares branches interrogées qui étaient déjà parvenues à un rapprochement au moment de l’enquête – au nombre de 7, soit 8 % des effectifs interrogés –, la proximité est le premier critère qui explique le succès de l’opération. « On se marie avec son semblable », résume Julien Goarant. Reste à faire avec la réalité, et la diversité des profils de branche. « Cela donne un bel avenir aux incitations de moins en moins douces », conclut Julien Goarant.

Auteur

  • Séverine Charon