la question du sens se pose aujourd’hui avec davantage d’acuité. Les salariés interrogent leur satisfaction au travail, leur équilibre de vie, leurs aspirations profondes. Bien qu’inconfortables ou dérangeantes, ces questions sont essentielles.

de façon individuelle. À quoi sert mon travail de tous les jours ? Est-ce que j’y trouve mon compte ? Au final, ce job me permet-il d’exprimer mes valeurs ? Me rend-il heureux ? Passer du temps sur ces questions permet de mieux comprendre les situations qui nous conviennent et celles qui nous rongent, d’identifier les motifs qui nous font nous lever le matin et les fiertés qui nous nourrissent à la fin d’une journée bien remplie.

approfondir le sens de ce que l’on fait. Nous connaissons tous l’histoire du maçon qui, lorsqu’on lui demande ce qu’il fait, répond « je bâtis une cathédrale », et non « je construis un mur ». Une version plus récente de l’histoire évoque un agent d’entretien de la NASA répondant « j’envoie un homme sur la lune » au lieu de « je nettoie le sol ». À quelle grande ambition mes efforts contribuent-ils ? Mon action est-elle reliée à une cause qui m’inspire ? Le sens trouve sa source dans sa représentation du monde. Avoir une conscience élevée du projet auquel on contribue permet de rester motivé, même quand les choses sont moins faciles.

le sens est également collectif. Sinon, malgré le feu sacré qui anime certains, les équipes finiraient par s’essouffler. Qui dit management par le sens dit donc cocréation d’une vision partagée. La vision est un puissant moyen de donner du sens. Encore faut-il l’étayer par des priorités communes qui permettent de se rapprocher de cette vision. L’art des priorités consiste à élaguer parmi les activités afin de garder un focus fort. Il est même conseillé d’arrêter certaines tâches moins utiles que d’autres, l’essentiel étant de renforcer la cohérence. Quand trop de contradictions demeurent, les personnes s’épuisent à compenser les dysfonctionnements de l’organisation.

rien de tel que de mettre à jour les systèmes de management internes. Évaluation, reconnaissance, mobilité, partage, communication, recrutement, etc. doivent refléter ce qu’attendent les collaborateurs d’aujourd’hui. Le management de proximité prend ici toute sa place : il s’agit de faire partager aux équipes un sentiment d’appartenance, de communauté, de soutien, de bienveillance, de reconnaissance, etc. Applique-t-on en interne ces nouvelles formes de management ? On en connaît pourtant les ingrédients : moins de hiérarchie et davantage d’attention aux personnes. Plus de communication aussi, plus d’écoute, de partage, de présence. Et, bien sûr, un réel accompagnement des collaborateurs pour les aider à développer leurs compétences professionnelles et leur capacité collaborative au sein de l’équipe.

aussi brillant soit-il, ne remplacera le sens que la personne choisit ou non de donner à sa vie. Mais les organisations ont un rôle à jouer : c’est l’occasion pour elles d’approfondir leur raison d’être, pour être en mesure de proposer à tous un projet inspirant qui ne se réduit pas à des objectifs chiffrés et des indicateurs.