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L’enquête

Baromètre Handéco : « L’image du STPA s’améliore nettement »

L’enquête | publié le : 05.09.2017 | L. G.

Le retour d’expérience auprès du STPA est quasi unanimement favorable, assure une étude Handéco-Obsar-OpinonWay : excellent pour plus d’un tiers des acheteurs et globalement positif pour plus de la moitié.

Quelle est l’image aujourd’hui du secteur de travail protégé et adapté (STPA) auprès des acheteurs mais également auprès de ceux qui ne commercent pas avec lui ? Le baromètre des achats responsables 2017/secteurs protégé et adapté, réalisé par Handéco et l’ObsAR, avec le concours d’Opinion Way(1), et publiée en mars dernier, donnent des réponses à cette question.

Handéco se définit comme une plateforme nationale au service du travail protégé et adapté et de ses partenaires économiques. Au bénéfice de l’emploi des personnes en situation de handicap, les outils et services d’Handéco visent à renforcer les partenariats économiques entre établissements et services d’aide par le travail (Ésat), entreprises adaptées (EA), entreprises et organismes publics. L’Observatoire des achats responsables (ObsAR) est un groupe de réflexion privé/public créé en 2010 qui a pour objectif de proposer un espace privilégié d’échanges, de connaissance et d’approfondissement des bonnes pratiques en matière d’achats responsables.

Recul des préjugés

Selon Joseph Ramos, délégué général d’Handéco : « Les résultats, présentés à l’occasion du Forum des achats 2017, mettent à mal un certain nombre d’idées reçues : non, ce n’est pas plus cher, oui, c’est de qualité, oui, c’est professionnel ! Ces excellents résultats démontrent une évolution positive des jugements et un net recul des préjugés anciennement portés sur les secteurs protégé et adapté. » Concrètement, la première raison mise en avant par les acheteurs pour justifier leur travail avec le STPA est de « favoriser l’emploi dans le bassin d’emploi local » (61 %), viennent ensuite « l’insertion des personnes éloignées de l’emploi » (55 %), et « le respect des droits de l’homme au travail » (51 %).

Sur le motif de l’insertion des personnes éloignées de l’emploi, celle des personnes handicapées vient en tête (85 % d’avis), suivi des sans-emploi en général (47 %) et des jeunes sans qualification (41 %). L’insertion des personnes éloignées de l’emploi est un motif particulièrement fort chez les représentants des structures publiques (81 %).

Cependant, quand on interroge les entreprises et structures publiques sur les raisons qu’elles ont de favoriser l’insertion des travailleurs handicapés par leurs achats, le fait de « diminuer la contribution à l’Agefiph ou au FIPHFP » arrive nettement en tête (67 %).

Une alternative à l’embauche

On retrouve le poids de l’obligation d’embauche dans une autre réponse évoquée : pour 49 % des répondants, les achats au STPA sont aussi une « alternative à l’embauche de personnes handicapées », embauche très souvent ressentie, à tort comme à raison, comme compliquée voire risquée. « La priorité donnée aux achats auprès du STPA bénéficie manifestement de l’effet incitatif de la contribution à l’Agefiph pour le secteur privé ou au FIPHP pour le secteur public », commente Handéco. Cela dit, presque la moitié des répondants (41 %) mettent quand même en avant un « acte citoyen ».

Un autre point très intéressant de cette étude est les raisons invoquées pour ne pas soutenir particulièrement l’intégration des travailleurs handicapés par ses achats. Pour la moitié des entreprises qui ne favorisent pas cette insertion, cela est dû à la méconnaissance du secteur : « Une sensibilisation reste nécessaire », juge Handéco. Quant à un tiers des entreprises, elles ne savent même pas pourquoi elles ne collaborent pas avec le STPA. En revanche, les arguments de prestations plus chères (12 %), de manque de professionnalisme (6 %), de moindre qualité des prestations (3 %) et de délais non respectés (3 %) sont finalement marginaux.

La modalité de contractualisation avec les structures du STPA quasi unanimement employée (97 %) est de faire de l’établissement (Ésat ou EA) un fournisseur direct. Mais d’autres modalités de contractualisation confirment leur développement. Ainsi la cotraitance avec une entreprise ordinaire est déjà utilisée par le quart des répondants (27 %), et la mise à disposition chez l’organisme client du travailleur handicapé est pratiquée par 1/5e des répondants.

Modalités spécifiques

Travailler avec le STPA est un processus de longue haleine qui nécessite des modalités d’organisation spécifiques : la sensibilisation des prescripteurs (62 % des avis), une réservation des marchés ou des lots significatifs au STPA (47 % en moyenne, mais 76 % de la part du secteur public), la formation spécifique des acheteurs (44 %), la définition d’un collaborateur dédié aux achats auprès des EA/Ésat (41 %), un abonnement à une plateforme professionnelle spécifique (38 %), et un appui sur des ressources externes : plateforme nationale, réseau ou consultant spécialisé… (29 %).

Les activités concernées par les achats au STPA sont très variées : agriculture, environnement, traitement, recyclage des déchets, communication, édition… « On note une diversification réelle et une “tertiarisation” des activités support au-delà des segments d’achat traditionnels…, analyse Handéco. Les entreprises et services publics font aussi appel au secteur protégé ou adapté pour des activités innovantes et à valeur ajoutée. Les organisations qui ont collaboré avec des établissements du secteur adapté ou protégé ont rencontré vraiment peu de difficultés », que ce soit en termes de délais, de coût des prestations, de qualité des prestations et de relation fournisseur.

Au final, selon Handéco, « le retour d’expérience est quasi unanimement favorable : il est excellent pour plus d’un tiers des acheteurs et globalement positif pour plus de la moitié. Un bon rapport qualité/prix est maintenant reconnu par tous ceux qui utilisent leurs services : la bonne image professionnelle des EA et Ésat est établie et les vieux préjugés abolis ».

(1) Étude réalisée entre le 22 novembre 2016 et le 9 janvier 2017, auprès d’un échantillon de 221 responsables achats : 69 issus d’organisations publiques (collectivités, ministères, fonction publique hospitalière…) ; 142 issus d’entreprises du secteur privé (industrie, commerce et services) ; 10 issus d’autres organisations (association, syndicats…). Les entreprises interrogées sont issues des fichiers de contacts de l’ObsAR et de ses partenaires.

Auteur

  • L. G.