Pour aborder la rentrée d’un bon pied, voici un livre stimulant qui loue… les bienfaits du désordre au travail ! L’auteur, Tim Harford, économiste et journaliste britannique, y défend l’idée que notre obsession de norme stériliserait l’innovation chez les patrons et les salariés. À l’inverse, des qualités précieuses comme la créativité et la réactivité s’épanouiraient dans le désordre, dans la capacité à laisser surgir l’imprévu et la liberté d’agir des salariés face aux incidents de l’entreprise. En s’appuyant sur des études en sciences sociales, Tim Harford multiplie les anecdotes décalées pour étayer son idée : les idées farfelues de Jeff Bezos au démarrage d’Amazon, les erreurs du crash du vol d’Air France à Rio en 2009 (qui ouvre une réflexion pertinente sur les effets délétères de l’automatisation sur la prise d’initiative), ou encore les premiers bureaux « bordéliques » de Google ou de Pixar…

Mi-sérieux, mi-amusé, l’économiste brasse large, soulignant notamment le besoin des salariés d’agencer eux-mêmes leur lieu de travail pour s’impliquer ou créer. Le bordel ambiant ? « Aucune étude n’a jamais démontré qu’un bureau rangé était synonyme de productivité », résume-t-il. À en croire une étude qu’il décrit longuement, les adeptes du classement, y compris des mails, perdraient même du temps ! Sans se prendre au sérieux, ce livre récemment traduit appelle les dirigeants à lâcher prise sur la tyrannie de l’ordre au travail. Une certaine ode à la liberté qui fait du bien.