logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Acteurs

3 questions à… Marie-Clotilde Mangé

Acteurs | publié le : 29.08.2017 | Hélène Truffaut

Image

3 questions à… Marie-Clotilde Mangé

Crédit photo Hélène Truffaut

La DRH du groupe Viseo revient sur les raisons qui ont conduit cette ETI de 1 200 salariés spécialisée dans le conseil et les services numériques à se convertir tout récemment à l’actionnariat salarié.

Pourquoi avoir décidé d’ouvrir le capital de l’entreprise à vos collaborateurs ?

Il est vrai que la démarche n’est pas si courante dans le monde des ETI non cotées : seules 150 sur 4 000 ont sauté le pas. Mais en tant que société de conseil et de services numériques, nous évoluons dans un secteur d’activité très concurrentiel et nous faisons face à une triple problématique RH d’attraction des talents, de rétention et de formation. Alors que nous avons en permanence besoin de renforcer nos équipes et de renouveler nos compétences, notre marché de l’emploi se caractérise par une pénurie structurelle de ressources : les profils confirmés et seniors sont très demandés et il y a un déficit d’étudiants dans les filières techniques. L’actionnariat salarié nous est apparu comme un moyen supplémentaire d’attirer des candidats, de développer le sentiment d’appartenance, de fédérer les collaborateurs autour d’objectifs communs et de les associer encore plus à la création de valeur du groupe. Les salariés pourront ainsi bénéficier, via des opérations récurrentes qui seront l’occasion d’accentuer notre communication interne, de points réguliers sur la situation de l’entreprise. Cette ouverture du capital aux collaborateurs procède aussi de la logique entrepreneuriale qui a toujours sous-tendu le développement de Viseo depuis sa création en 1999. Nous offrons aujourd’hui à nos équipes la possibilité de s’inscrire dans cette logique. C’était d’ailleurs une attente de la part de nos plus anciens collaborateurs.

Comment avez-vous procédé ?

Nous avons commencé à réfléchir à ce projet à l’été 2016. Et nous avons choisi de passer par les dispositifs d’épargne salariale par le biais d’un FCPE d’actionnariat salarié, investi à 100 % dans des actions Viseo. Le projet, qui concerne uniquement l’Hexagone, soit 1 000 salariés, a réellement débuté en septembre 2016 pour une clôture des souscriptions fin mai 2017. La constitution du fonds, avec Equalis Capital, s’est révélée être une opération assez standard, avec l’agrément AMF obtenu en mars 2017. Le regroupement nécessaire et préalable de tous nos dispositifs d’épargne salariale chez un seul et même gestionnaire – en l’occurrence BNP Paribas E & RE, qui nous a accompagnés dans toute cette démarche – a, en revanche, été plus long et fastidieux. Le volet communication a, lui, été organisé à plusieurs niveaux et sous différents formats pour toucher le maximum de nos collaborateurs en missions chez nos clients : affichage dans les agences, mails, réalisation et diffusion de trois supports vidéo de présentation, dont une interview du PDG et fondateur, Olivier Dhonte, réunions d’information en fin de journée et webinars.

Résultats ?

Deux cents collaborateurs, soit 20 % de l’effectif français et 25 % de l’effectif éligible [conditions d’ancienneté principalement, NDLR], ont souscrit à cette première augmentation de capital à des conditions avantageuses, pour un montant total qui s’élève à 817 000 euros, dont 40 % en versements volontaires. C’est une bonne performance qui dépasse nos attentes – d’autant que nous sommes partis d’une feuille blanche – et qui est très encourageante au regard de notre objectif premier de fédérer les troupes. Nous espérons d’ailleurs pouvoir renouveler l’opération tous les ans. Certes, l’effet de dilution du capital a de quoi rebuter les entreprises, mais nous considérons que c’est un investissement sur le long terme, qui aura un impact positif au regard des coûts de recrutement et de remplacement des salariés. Les fonds levés permettront en outre de soutenir le nouveau plan stratégique du groupe pour 2020.

Auteur

  • Hélène Truffaut