Plongée dans l’univers des Scop
De la reprise d’usines par les salariés pour éviter le dépôt de bilan aux magasins d’alimentation : le modèle démocratique des coopératives de production (Scop) fait régulièrement parler de lui. Ce livre, écrit par un journaliste et un syndicaliste militants de l’autogestion, propose un éclairage richement documenté sur cet univers mal connu. En retraçant deux siècles d’histoire des coopératives, en France ou en Amérique latine, les auteurs montrent leur évolution, marquée par le militantisme syndical puis étayée par les politiques : coopératives de travail ouvrier, coopératives d’activités et d’emploi (CAE) en 1960, reprise d’entreprise par les salariés face aux plans sociaux dans les années 2000, puis coopératives de consommation… Pour chaque type de Scop, le livre décrit les modalités d’apport en capital selon les différentes formules (Scop, SCI, CAE), les règles de répartition et les possibilités de financement.
Un livre de fins connaisseurs, illustré d’expériences, qui sait se montrer prudent sur le modèle qu’il défend. Si être actionnaire dans une coopérative « permet de contrôler ses conditions de travail, d’être acteur plutôt qu’exécutant », les auteurs admettent que les grosses Scop ne sont pas toujours de parfaits modèles de gouvernance démocratique. Et qu’elles sont souvent économiquement fragiles. Le modèle reste néanmoins selon eux très novateur, et traduit le besoin qu’ont les salariés de travailler autrement, face à la crise du capitalisme. Un livre à conseiller aux cadres lassés de travailler pour de grands actionnaires.