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La semaine

Santé au travail : L’absentéisme progresse toujours

La semaine | publié le : 20.06.2017 | Éric Beal

Face au constat de l’augmentation continue des absences, le cabinet Réhalto, spécialiste des RPS, relève la rareté des actions de prévention mises en œuvre par les DRH.

Où la progression du taux d’absentéisme s’arrêtera-t-elle ? Il est passé de 10,1 en 2014 à 14,2 l’an dernier (12,1 en 2012). 40 % des salariés ont été arrêtés au moins une fois au cours de l’année 2016. En moyenne, chacun d’eux a bénéficié de 14,2 jours d’arrêts, selon la troisième étude sur les arrêts de travail du cabinet Réhalto, spécialisé dans la prévention des risques psychosociaux. Intitulée « Comprendre pour agir », elle a été réalisée par l’institut BVA auprès 302 DRH et 1 497 salariés.

Durée psychologique.

Pour François Dupuy, sociologue et auteur de La Faillite de la pensée managériale (juin 2016), le phénomène correspond à une durée psychologique croissante du travail.

« Nous sommes passés d’organisations où une certaine coopération entre salariés était possible à des organisations dans lesquelles les salariés sont en confrontation les uns avec les autres. »

Les DRH sont conscients des conséquences négatives du phénomène. Près de huit sur dix (79 %) estiment qu’il impacte négativement l’organisation de l’entreprise, voire dessert sa performance économique (52 %). Mais seuls 20 % d’entre eux affirment avoir une idée précise du coût au sens large des arrêts maladie.

Faut-il y voir une explication de la passivité des employeurs ? Moins de la moitié (43 %) des DRH interrogés indiquent qu’ils ont mis en place des actions spécifiques de prévention. Dans trois quarts des cas, il s’agit d’abord d’actions réglementaires du type création d’un document unique d’évaluation des risques professionnels (75 %) ou d’une évaluation de la pénibilité au travail (71 %). Moins d’un tiers des DRH ont choisi de mettre aussi en place des formations aux risques psychologiques (29 %) ou d’organiser des actions d’accompagnement de la ligne managériale (30 %).

Et pour cause : seuls 2 % des DRH identifient une cause professionnelle comme étant principalement à l’origine d’arrêts dans leur entreprise, contre 27 % des salariés. « Il n’y a pas de réflexion sur les raisons qui poussent un salarié à s’arrêter, regrette Christian Mainguy, président de Réhalto. Seuls 28 % des DRH interrogés mènent des actions concernant la qualité de vie au travail. C’est à se demander si les discours sur cette notion ne se résument pas à un exercice de communication. » Et, contrairement à certaines affirmations, la plupart des arrêts sont justifiés. 41 % des salariés ayant répondu à l’enquête indiquent même qu’en situation de prendre un arrêt maladie, ils préfèrent poser un congé (10 %) ou se rendre quand même au travail (31 %).

Auteur

  • Éric Beal