logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Santé au travail : Eco-systèmes réduit les risques liés aux déchets électriques et électroniques

Sur le terrain | publié le : 13.06.2017 | Rozenn Le Saint

Eco-systèmes travaille en collaboration avec l’INRS pour sensibiliser les opérateurs qui traitent la destruction et le recyclage des appareils électroniques et électriques, sujets aux risques chimiques, de coupures et d’incendie.

Lampes, électroménager, écrans d’ordinateurs… Eco-systèmes pilote l’ensemble de la chaîne de traitement des déchets d’équipements électriques et électroniques, de la collecte au transport, en passant par la dépollution et le recyclage. Les conditions dans lesquelles les objets sont collectés ont un impact sur les opérateurs qui les trient : un appareil cassé présente des risques de coupures, mais aussi d’émanations chimiques. Agréé par les pouvoirs publics depuis sa création en 2005, Eco-systèmes a toujours travaillé en collaboration avec l’Institut national de recherche et de sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (INRS). Une collaboration formalisée par une convention de partenariat en 2011. Le but est de mieux connaître les risques, notamment chimique, et ainsi, de mieux les prévenir : pour son propre personnel, mais surtout pour le diffuser auprès des entreprises qui travaillent en réseau autour d’elle, comme Triade Electronique, filiale de Veolia, ou les entreprises du réseau Envie, dont les opérateurs sont en contact direct avec les déchets.

Des risques plus ou moins visibles

Dans le secteur, les risques principaux les plus faciles à identifier sont les chutes de hauteur sur les camions de récupération de déchets, les coupures quand les objets sont cassés, les blessures liées à la manipulation des outils lors du traitement des déchets. En revanche, « les risques chimiques ne sont pas identifiables en un simple coup d’œil. L’INRS effectue des relevés pour quantifier les expositions », indique Soline Van Wymeersch, experte du traitement des déchets et de la prévention à Eco-systèmes. « La contamination chimique dans la filière se fait par voie respiratoire, cutanée et/ou digestive. Les ampoules basse consommation contiennent du mercure, par exemple », illustre Marie-Thérèse Lecler, chercheuse en ingénierie des procédés à l’INRS. Ouvrir des appareils qui contiennent des cartes électriques expose à des poussières métalliques classiques, mais le principal risque réside dans le plomb, qui s’échappe des écrans de télévision cathodiques, les ancêtres des écrans plats. Ces derniers, déchets « émergents », contiennent, eux, du mercure.

Pour prévenir ces risques, Eco-systèmes et l’INRS travaillent à l’élaboration de fiches de sensibilisation que les entreprises du secteur s’approprient, selon leur bon vouloir. Auparavant, « les opérateurs du démantèlement cassaient les appareils à coups de marteau. Nous préconisons un dévissage et un démontage qui évite de casser les tubes cathodiques, desquels s’échappait le plomb », illustre Soline Van Wymeersch. Reste à prouver qu’avec le temps, le démontage permet aux opérateurs d’accélérer la cadence. Par ailleurs, « pour mieux prévenir le risque chimique lors du traitement des écrans à tubes cathodiques, des systèmes d’aspiration sont intégrés sur les procédés et au poste de travail », décrit Marie-Thérèse Lecler, de l’INRS. Autre mesure de prévention collective préconisée, nettoyer à l’humidité après le travail « plutôt que de passer un coup de balai sur surfaces sèches, ce qui fait s’envoler les poussières et morceaux coupants », conseille la responsable prévention d’Eco-systèmes. Vient ensuite la généralisation des équipements de protection individuels (EPI) comme les gants, les masques et les gilets de sécurité. Enfin, il est important de se laver les mains avant la pause pour éviter de se contaminer en mangeant et d’amener les substances toxiques chez soi, préconisent les plaquettes. L’INRS et Eco-systèmes réfléchissent aussi à mieux organiser le démantèlement des petits appareils d’électroménager, dont les batteries à lithium peuvent provoquer des incendies, comme cela a été le cas dans un centre de traitements de déchets de Triade Electronique en février dernier.

Auteur

  • Rozenn Le Saint