« Les salariés s’inquiètent de la place qu’ils pourront avoir dans la banque de demain »
On observe une détérioration des conditions de travail dans les banques. Trois quarts des répondants (76 %) estiment avoir une quantité excessive de travail – contre 73,6 % en 2014 – et plus de deux tiers affirment ne pas avoir le temps nécessaire pour faire correctement leur travail – 69 %, contre 63,6 % en 2014. De plus, nous savons que beaucoup de salariés emportent des dossiers chez eux pour les traiter et les heures supplémentaires ne sont alors pas prises en compte.
Par ailleurs, si plus de la moitié des salariés affirment prendre des décisions de façon autonome, c’est un résultat en trompe-l’œil car ils n’ont pas le temps de faire leur travail. De plus, 60 % d’entre eux indiquent que leur rythme de travail leur est imposé par des contraintes techniques.
En effet, 37 % des répondants pensent que leur sécurité d’emploi est menacée, soit une hausse de 8 points par rapport à 2014 et de 14 points par rapport à 2011. Les salariés s’inquiètent de la place qu’ils pourront avoir dans la banque de demain. Nous ne contestons pas la nécessité de regrouper des agences, mais il faut en contrepartie que les employeurs garantissent des avancées sur les conditions de travail et qu’ils répondent aux besoins d’accompagnement tant du côté de la mobilité géographique que de la mobilité fonctionnelle. Aujourd’hui, nous n’avons pas de vrais accords de mobilité.
Nous demandons également un plan Marshall de la formation pour assurer l’employabilité des salariés. Certes, le pourcentage de masse salariale dédié à la formation dans le secteur est élevé (de mémoire 3,60 %) mais il est surtout consacré aux formations commerciales et techniques. Il faut revenir à la culture diplômante que nous avions il y a 20 ans. Les conseillers clientèle généralistes devront devenir des experts : une partie de leur métier est réalisée sur Internet, donc les clients attendent d’eux une réelle plus-value lors des entretiens.
Note : Après 2011 et 2014, la 3e enquête nationale sur « les risques psychosociaux, le stress et la souffrance au travail » du SNB/CFE-CGC a été pilotée par Xénophon Vaxevanoglou (Université Droit et santé Lille II), à partir d’un questionnaire rempli anonymement par plus de 6 700 personnes travaillant dans les banques.