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Royaume-Uni : Les entreprises britanniques se mobilisent en faveur des seniors

Sur le terrain | International | publié le : 06.06.2017 | Stéphanie Salti

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Royaume-Uni : Les entreprises britanniques se mobilisent en faveur des seniors

Crédit photo Stéphanie Salti

Aviva, Boots et Barclays font partie des entreprises qui s’engagent à accroître de 12 % le nombre de leurs salariés de plus de 50 ans d’ici à 2022.

Andy Briggs a plusieurs casquettes. Directeur général des opérations en assurance-vie d’Aviva outre-manche, ce professionnel reconnu a également été recruté par le gouvernement britannique en septembre 2016 pour diriger une équipe de travail sur les problématiques de l’emploi des plus de 50 ans. Fin mai, une feuille de route a été publiée : afin de résoudre le « gap » grandissant de compétences outre-manche, Andy Briggs a appelé les entreprises à employer un million de personnes supplémentaires âgées de 50 ans ou plus d’ici à 2022. Pour obtenir ce résultat, chaque employeur va devoir augmenter de 12 % le nombre de ses salariés seniors.

D’ores et déjà, Aviva, Atos, la banque Barclays, le groupe bancaire et de distribution The Co-operative Group, de même que Walgreens Boots Alliance et d’autres ont répondu présents à cette sollicitation. Ces entreprises se sont également engagées à publier le pourcentage de salariés dépassant les 50 ans. Selon Andy Briggs, cet effort de transparence sur les données relatives aux seniors devrait permettre d’encourager les autres employeurs à suivre ce modèle. Il a souligné que la main-d’œuvre d’Aviva comportait près de 19 % de salariés de plus de 50 ans et qu’il espérait « dépasser l’objectif des 12 % d’augmentation plutôt que de l’atteindre ». Chez Barclays, ce pourcentage est de 17 %. Il est de 28 % chez Co-Op et d’un tiers chez Atos.

Plus généralement, cette initiative part d’un constat : le Royaume-Uni compte actuellement 11 millions de personnes âgées de 65 ans ou plus et ce chiffre atteindra les 19 millions d’ici à 2050. D’ores et déjà, les employeurs s’inquiètent du déficit de compétences : d’ici à 2022, 14,5 millions d’emplois supplémentaires seront créés, mais seuls 7 millions de jeunes travailleurs feront leur entrée dans la vie active. Soit un écart de 7,5 millions de personnes. Or, à l’heure actuelle, le taux d’emploi des personnes de 50 ans est de 83 % et il tombe à 64 % pour les personnes de 60 ans.

Déficit de compétences

La question du Brexit ajoute un élément de complexité supplémentaire à la problématique du déficit de compétences : « Avant le Brexit, l’écart était susceptible d’être comblé par un certain degré d’immigration », souligne Andy Briggs. Or, les dernières statistiques disponibles publiées en mai font déjà état d’un recul considérable de l’immigration : au total, le nombre de personnes entrées sur le territoire britannique en 2016 a reculé de près de 80 000 personnes par rapport à 2015.

Aviva a d’ores et déjà lancé un pilote dans ses bureaux de Bristol, qui emploient 1 000 salariés, en se concentrant sur des personnes nées entre 1943 et 1960. Ces baby boomers sont aussi plus susceptibles de venir en aide à des parents âgés et nécessitant de l’aide. Plusieurs dispositifs sont ainsi à l’étude : des modes de travail flexibles, des webinars sur la santé mentale ou encore des programmes de formation à destination des managers, etc. En proposant ces différents dispositifs, l’assureur britannique espère ainsi pouvoir fidéliser cette catégorie de salariés. Pour d’autres entreprises, la rétention d’une main-d’œuvre senior s’impose aussi pour mieux répondre aux besoins d’une clientèle spécifique : « Nombre de nos clients sont âgés et employer des personnes auxquels ils peuvent s’identifier, que ce soit en ligne, au téléphone ou en face-à-face est crucial », a estimé dans les colonnes du Financial Times David Blackburn, responsable RH du Financial Services Compensation Scheme (FSCS), qui fait partie des organismes également engagés dans cette initiative pro senior.

Certains observateurs doutent cependant de la pertinence de cette démarche : « L’un des secteurs susceptibles de souffrir le plus du déficit de compétences est celui de la distribution et l’hôtellerie, signale un spécialiste du droit du travail. Or, ce secteur n’a que peu de chances d’attirer les plus de 50 ans en raison de la nature même de l’activité. Ce n’est pas dans les postes d’encadrement que le déficit risque de se faire sentir, mais bien dans les emplois peu rétribués et à faibles compétences. »

Dans les médias

PEOPLE MANAGEMENT. Le congé parental partagé séduit peu de pères anglais

Selon une étude publiée par le cabinet d’avocats Milners, moins d’un salarié sur 1 000 a utilisé un congé parental partagé depuis le lancement de cette politique il y a près de deux ans. Les pères craindraient une possible discrimination ou un frein à leur carrière.

30 mai 2017. People management, mensuel, presse professionnelle RH

FINANCIAL TIMES. Brexit : les entreprises britanniques investissent toujours

Contrairement aux prévisions des économistes, l’investissement des entreprises ne s’est pas écroulé après le vote du 23 juin 2016 sur le Brexit. En 2016, la croissance a été de 0,6 % sur une année. Au cours du premier trimestre 2017, les dépenses des entreprises ont progressé à hauteur de 0,8 %. 28 mai 2017. Financial Times, quotidien économique

Auteur

  • Stéphanie Salti