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La semaine

Mobilité : Expatriation : un tiers des conjoints a sacrifié sa carrière

La semaine | publié le : 06.06.2017 | Marie-Madeleine Sève

Si 59 % des expatriés considèrent leur expérience à l’international comme une promotion, le son de cloche diffère quand on interroge les conjoints. C’est le constat dressé par le baromètre 2017 CFE-Humanis-Expat Communication(1) sur « L’impact de l’expatriation sur le couple et les doubles carrières », publié le 30 mai. « Il y a des sacrifices des deux côtés, mais ils sont asymétriques, explique Alix Carnot, directrice associée d’Expat Communication. 37,5 % des collaborateurs expatriés, estiment que leur travail sur place empiète trop sur leur vie privée, au point de frôler le burn-out, mais en regard, 33 % des conjoints – dont 92 % sont des femmes – affirment avoir sacrifié leur carrière pour les suivre. » Rien de bien neuf sur ce sujet, les DRH restant encore sceptiques sur la pertinence à se soucier du devenir professionnel du « suiveur ».

Un soutien insuffisant de la part de l’entreprise

Par ailleurs, 73 % des conjoints disent n’avoir bénéficié d’aucune aide de l’entreprise dans leur démarche pour trouver un emploi local, alors que les pionnières qui ont une politique en la matière, ont le sentiment inverse. Et quand ils décrochent un job, les conjoints déchantent : 29 % en termes de rémunération, 21 % en termes de défis. Au total, 28 % estiment qu’il s’agit d’une rétrogradation. « Il y a une déperdition énorme, entre la volonté du siège, quand elle existe, d’accompagner les doubles carrières et ce qui se passe dans le pays, parce que les intermédiaires sont très nombreux, souligne Alix Carnot. Dès lors, les directeurs des ressources humaines ont un gros effort de pédagogie, d’information à faire sur les réalités de l’expatriation pour que les conjoints ne se sentent pas lésés ». Dans le package, ils auraient même intérêt à financer avant le départ, un stage de préparation. Et par la suite à faire un suivi RH depuis le siège, une fois les oiseaux envolés : 31 % des salariés jugent en effet que leur entreprise se préoccupe très peu d’eux dès qu’ils sont au loin, que ce soit sur le plan du bien-être, du salaire, ou de l’évolution professionnelle.

(1) Étude Internet réalisée de novembre 2016 à janvier 2017 par le cabinet Expat Communication, partenaire de la Caisse des Français à l’étranger et du groupe de protection sociale Humanis. 2 932 réponses ont été recueillies.

Auteur

  • Marie-Madeleine Sève