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Didier Coulomb directeur de l’innovation sociale chez schneider electric et délégué général de 100 chances 100 emplois

La semaine | L’interview | publié le : 06.06.2017 | Marie-Madeleine Sève

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Didier Coulomb directeur de l’innovation sociale chez schneider electric et délégué général de 100 chances 100 emplois

Crédit photo Marie-Madeleine Sève

« 800 jeunes adultes accueillis en 2016 »

L’institut de l’entreprise a publié le 1er juin une note(1) sur le programme d’insertion que vous coordonnez au niveau national. Quelle est son originalité ?

Il y a une foule d’initiatives médiatisées pour aider les jeunes marginalisés à s’insérer dans l’emploi. La nôtre est moins connue. C’est pourtant en 2004, que face au fléau du chômage des jeunes des quartiers, Henri Lachmann, alors patron de Schneider Electric, et Jean-Louis Borloo, ministre des Affaires sociales, ont lancé cette opération en vue de rétablir l’égalité des chances pour ces adultes de 18 à 30 ans, peu ou pas qualifiés, et qui ont déjà une idée de leur futur métier. Jusque-là, la coopération entre le public et le privé sur le plan social était balbutiante. Il s’agissait donc de nouer des partenariats entre ces deux mondes dans le cadre d’un bassin d’emploi. Rapidement des groupes tels Saint-Gobain, EDF, Suez (Engie), Adecco ont réagi, suivis au fil des ans par moult entreprises, des PME, des artisans et des associations.

Les entreprises ont donc mis les mains dans le cambouis…

Pour que ça fonctionne, il faut une volonté globale : État, collectivité, service public de l’emploi et une entreprise qui ait une légitimité territoriale pour en fédérer d’autres derrière elle. Sur le terrain, le pilotage est donc double : l’acteur public fait le sourcing des candidats ; l’entreprise pilote et celles qui la suivent, les rencontrent, effectuent des simulations d’entretien d’embauche, écoutent le pitch sur leur projet autour d’un plateau-repas, et proposent à ce moment-là des contacts et un parcours d’insertion : coaching, visite d’usines, mini-stages, mise en situation professionnelle (PMSMP). Le but consiste à mettre les jeunes en dynamique et à les connecter au réseau du réseau qui leur ouvre des portes. Dans les six mois, 70 % ont ainsi trouvé un emploi durable, CDD, CDI ou formation en alternance.

Est-ce à dire que la mayonnaise a pris ?

Le dispositif s’avère efficient. Il ne s’encombre pas de réunions de réflexion interminables, qui au final réinventent l’eau chaude. Les résultats progressent : en 2016, nous étions implantés dans 30 villes et nous avons accueilli 800 jeunes contre 600 en 2015, et ce sera 1 000 l’an prochain. Du côté de l’entreprise, l’opération ne coûte que du temps donné au cours de 5 sessions d’1 semaine par an. Avec de notables retombées. Les patrons, DRH ou salariés qui y participent font des rencontres improbables, éprouvent de la fierté à soutenir des jeunes, au point, souvent, de les suivre personnellement.

(1) Dans le cadre de la série « Former au xxie siècle », avec la fondation JP Morgan Chase qui s’intéresse en particulier à l’accessibilité à l’emploi.

Auteur

  • Marie-Madeleine Sève