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Vincent Harel Directeur Sante-Prevoyance de Mercer France

La semaine | L’interview | publié le : 23.05.2017 | Virginie Leblanc

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Vincent Harel Directeur Sante-Prevoyance de Mercer France

Crédit photo Virginie Leblanc

« Emmanuel Macron veut instaurer trois contrats types en complémentaire santé et mettre en concurrence les assureurs et les mutuelles »

Quelques jours après l’élection d’Emmanuel Macron, Mercer a proposé un décryptage de ses propositions en matière de santé. Qu’en est-il sur les complémentaires santé d’entreprise ?

Une des mesures fortes avancée est le remboursement à 100 % des dépenses sur les postes optique, dentaire et audioprothèses, d’ici à 2022. Nous avons fait des calculs sur la base de notre portefeuille. Le reste à charge pour les soins de prothèse dentaire est évalué à 18 %, et celui de l’optique à 15 % des frais engagés. Ce qui reviendrait, si l’on veut supprimer ces restes à charge, à débourser au moins 2 milliards d’euros.

Quel est le financement prévu ?

Emmanuel Macron a affirmé ne pas vouloir augmenter le coût des cotisations, mais « assumer la baisse de la marge ou des frais de fonctionnement des mutuelles et des assurances ». Il mise aussi sur la prévention et sur une optimisation des prix grâce à une concertation avec les professionnels de santé, les industriels, la Sécurité sociale et les mutuelles. Il souhaite également mettre davantage en concurrence les assureurs et mutuelles avec l’instauration de trois contrats types. Nous estimons que l’univers des complémentaires santé est déjà plutôt à faible marge. Les options retenues par le président se feront au détriment du remboursement d’autres soins et par une augmentation des primes d’assurance. D’autant que des investissements en matière d’innovation et de technologies sont réalisés par ces professionnels. En revanche, l’idée de proposer trois contrats types est intéressante car chacun reconnaît l’illisibilité des contrats actuels.

En quoi consisteraient-ils ?

Il s’agirait de pouvoir comparer facilement trois contrats types, avec différents niveaux de garanties pour tel prix, et non pas un taux de remboursement calculé à partir de la base de remboursement de la Sécurité sociale. Mais dans le cadre collectif, la proposition semble moins facilement transposable car les régimes sont souvent construits sur-mesure, tarifés en fonction de la démographie spécifique de l’entreprise, du collège concerné et de la localisation géographique. Mais il pourrait être intéressant de retenir de cette proposition une approche par le prix, alors qu’aujourd’hui la régulation se réalise par les garanties. Les entreprises pourraient ainsi avoir à respecter un niveau de dépenses par mois, auquel seraient corrélés les avantages fiscaux et sociaux.

Auteur

  • Virginie Leblanc