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3 questions à… Michèle Rescourio-Gilabert

Acteurs | publié le : 23.05.2017 | Emmanuel Franck

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3 questions à… Michèle Rescourio-Gilabert

Crédit photo Emmanuel Franck

Elle vient de prendre en charge la DRH de l’Établissement français du sang (EFS) d’Ile-de-France, après plusieurs années passées à Entreprise & Personnel, comme consultante. Elle fait le point sur les enjeux RH qui la mobilisent à ce poste.

Vous êtes, depuis le 1er mars, DRH de l’Établissement français du sang (EFS) d’Ile-de-France, après dix ans comme consultante à Entreprise & Personnel. Comment la gestion des ressources humaines a-t-elle évolué dans l’intervalle ?

Avant de faire du conseil à Entreprise & Personnel, j’avais déjà été DRH de l’EFS des Pays de Loire entre 2003 et 2007. Je reviens donc à l’opérationnel mais je vais continuer à collaborer à Entreprise & Personnel cette fois en qualité d’adhérent. J’ai également un projet d’ouvrage sur le dialogue social.

En dix ans, les priorités RH ont beaucoup changé. Ce qui me frappe, c’est l’importance qu’ont pris des thèmes comme la prévention des risques psychosociaux, la qualité de vie au travail, l’organisation et le temps de travail, le dialogue social, en particulier la négociation collective. Je mets cela essentiellement sur le compte d’une intervention de plus en plus importante du législateur sur les sujets RH, en réponse à une demande sociale forte sur fond de crise et de chômage persistant. Conséquence de cet interventionnisme, les textes se succèdent et les équipes RH sont toujours en retard d’une loi ! Je dirais qu’aujourd’hui, la mise en œuvre de ces nouveaux textes occupe la moitié de mes journées. C’est autant de temps que je ne peux pas consacrer à la proximité avec les salariés et leurs managers. Le risque est de se perdre dans les procédures ou les aspects technico-juridiques et de s’éloigner des réalités du travail au quotidien. C’est pourtant là qu’est attendue la fonction RH.

Quels sont les enjeux RH à l’EFS d’Ile-de-France ?

L’EFS d’Ile-de-France emploie 1 300 salariés de droit privé sur 35 sites. C’est l’établissement le plus important de l’EFS, qui emploie au total 10 000 salariés, avec deux activités principales : la collecte de sang et l’immuno-hématologie.

La gestion des RH y est assez complexe avec notamment des problématiques de recrutement et d’attractivité induisant des tensions sur les postes de médecins ou de biologistes. Sur le bassin d’emplois de l’Ile-de-France, la concurrence entre employeurs est forte sur les métiers qui sont au cœur de notre activité.

Nous pouvons également être confrontés à des problématiques de salariés mis en difficultés par des changements nécessaires d’organisation, en dépit du fait qu’ils n’ont pas de doute sur le sens des missions de l’EFS.

Le paysage syndical de l’EFS d’Ile-de-France se compose de six syndicats dont trois représentatifs (CFDT, Sud, CFE-CGC) ; FO, la CGT et l’Unsa se sont récemment implantés. Les prochaines élections professionnelles ont beau n’avoir lieu qu’en janvier 2018, la campagne a déjà démarré. De ce point de vue, la loi de 2008 sur la représentativité syndicale ne détend pas le climat social.

Mon équipe RH comporte une vingtaine de personnes. L’enjeu, pour nous, est d’être proche du terrain afin d’accompagner les salariés et les projets de l’établissement.

Quels sont les dossiers qui vous attendent ?

J’en ai beaucoup mais mon premier dossier sera de déployer, en Ile-de-France, l’accord majoritaire sur le temps de travail signé par les partenaires sociaux de l’EFS au niveau national, et qui permettra d’harmoniser les pratiques des différents établissements.

Mon projet RH pour les trois ou quatre prochaines années n’est pas encore finalisé et devra être validé par la direction générale. Mais il apparaît déjà qu’un des enjeux sera d’accompagner les managers de proximité dans leurs missions au quotidien avec leurs équipes.

Auteur

  • Emmanuel Franck