À la suite de la réforme de la formation en 2014, nous avons fait une information générale aux salariés sur le compte personnel de formation, explique Béatrice Quertain, responsable Training Center de KSB, société spécialisée dans les pompes, la robinetterie et les services associés pour l’industrie, l’eau, l’énergie et le bâtiment(1). Peu de gens étaient au courant des éléments de la réforme, et notamment du CEP qui est pourtant un outil intéressant, car ouvert à tous et gratuit. Or les salariés sont assez demandeurs d’informations. »

En 2016, deux salariés avaient des projets professionnels qui n’étaient pas directement liés à l’activité de l’entreprise. Ils ont demandé conseil à la responsable formation qui les a orienté vers une structure agréée CEP, en l’occurrence l’Apec.

« Quelque temps plus tard, par curiosité, j’ai demandé à ces deux salariés où ils en étaient de leur démarche, confie Béatrice Quertain. Ils ont fait des retours très positifs de la prestation dont ils ont bénéficié. Ils ont estimé que les personnes qui les avaient reçues étaient très bien renseignées, bien formées et techniques. Le travail sur leur orientation semble avoir été très apprécié. »

Ces deux personnes ont décidé par la suite de poursuivre leur démarche en s’orientant vers une formation par l’intermédiaire de leur compte personnel de formation. Mais ils avaient des questions sur la complexité du montage financier, et voulaient notamment savoir quel était le niveau de la prise en charge. « Je les ai donc mis en contact avec le conseiller de notre Opca : l’Opcaim-Adefim d’Ile-de-France. Les prises en charge au titre du CPF par l’Opca étaient en tout cas intéressantes à l’époque avec les possibilités d’abondement ouvertes par les décisions du ministre du Travail François Rebsamen, qui ont été maintenues par Myriam El Khomri. »

Depuis le cas de ces deux salariés, KSB n’a pas reçu d’autres demandes d’orientation vers le CEP, ce qui ne veut pas dire que certains salariés n’ont pas cherché de leur coté à en bénéficier, d’autant plus probablement dans le cas de projets externes. « Il est normal que les personnes cherchent à se saisir des outils disponibles sans forcément en informer leur employeur, reconnaît la responsable formation. D’un autre côté, la politique de formation professionnelle que nous menons est importante, l’investissement en équivalent masse salariale est de l’ordre de 2,5 % en année moyenne. Mais certaines années, cet investissement a pu atteindre jusqu’à 5 %. Une politique importante de formation professionnelle réduit, peut-être, les désirs de CEP extérieurs. Quoi qu’il en soit, le CEP est assez proche du bilan de compétences, et il est toujours intéressant pour tout un chacun de pouvoir développer sa réflexion sur son parcours professionnel. Il est donc souhaitable que les salariés s’en emparent. On peut même imaginer que le salarié et l’entreprise trouvent un intérêt commun au développement du CEP, et que ces réflexions aident à construire une stratégie de GPEC. »

Activité

Industrie.

Effectif France

1 200 collaborateurs.

Chiffre d’affaires France

300 millions d’euros.