Apparu récemment, le responsable diversité vient de faire l’objet d’une enquête sociologique réalisée à la demande de l’Association française des managers de la diversité (AFMD) et publiée le 16 mai. Des 53 entretiens que l’AFMD a réalisé en 2015 et 2016 avec des responsables et des ex-responsables diversité, il ressort d’abord que ces derniers ne sont pas issus de la diversité. Certes, 70 % sont des femmes, mais la grande majorité est née en France, appartient à la classe moyenne supérieure, est diplômée – à 85 % – d’un bac + 5, hétérosexuelle et mariée.

D’autre part, il ressort que le poste de responsable diversité tend à se pérenniser. Les responsables diversité travaillent dans de grandes entreprises (55 % dans le SBF 120) et ont peu d’ancienneté (en moyenne cinq ans) dans la fonction, mais la moitié d’entre eux ont repris un poste préexistant, ce qui indique que « les entreprises maintiennent leur engagement en faveur de la diversité dans le temps », relèvent les auteurs.

Enfin, il ressort que la fonction est peu professionnalisée. Cadre expérimenté (47 % ont plus de 50 ans), en milieu ou en fin de carrière, issu à 87 % de l’entreprise où il travaillait déjà et recruté pour sa connaissance de l’organisation, provenant en général (37 %) des RH ou de l’opérationnel, le responsable diversité n’a « jamais acquis d’expertise dans ce domaine ».

La création de la fonction au sein des entreprises a pu constituer un moyen de « faire évoluer certain(e)s de leurs cadres », en particulier ceux issus des RH. Avec l’avantage, pour ces derniers, d’accéder à la visibilité et à la proximité d’avec les hauts dirigeants, mais aussi l’inconvénient de s’éloigner des enjeux business.