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Canada : Obésité : le défi de taille des entreprises canadiennes

Sur le terrain | International | publié le : 09.05.2017 | Ludovic Hirtzmann

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Canada : Obésité : le défi de taille des entreprises canadiennes

Crédit photo Ludovic Hirtzmann

Les personnes obèses sont peu victimes de discrimination dans le monde du travail canadien. Il n’en reste pas moins que l’obésité a un coût élevé que toutes les entreprises cherchent à diminuer.

Le Canada est-il un paradis pour les travailleurs obèses ? Tout semble l’indiquer. L’obésité n’est pas un facteur discriminant à l’embauche, ou pour être un politicien au plus haut niveau. Les ministres de la Santé du Québec et du Canada sont obèses. S’il s’agit surtout là de symboles forts, les entreprises canadiennes ne font pas non plus cas de l’obésité.

Conseiller senior diversité à la Banque nationale du Canada (BNC), Dimitri Girier confie que le surpoids n’est pas un handicap à l’embauche à la BNC. Tout comme chez le transporteur aérien Air Transat, qui n’hésite pas à employer des hôtesses en surpoids. Les deux entreprises ont mis en place des politiques anti-discrimination (qui touchent aussi les questions de harcèlement, d’origine ethnique…). « Si un cas de discrimination devait se présenter, il serait géré par le gestionnaire responsable en présence de son conseiller en ressources humaines, qui est formé pour enquêter et corriger la situation », confie Debbie Cabana, la porte-parole de Transat AIT, la maison mère du transporteur aérien Air Transat.

Politiquement correct

La tolérance des entreprises envers les obèses est due au « politiquement correct » qui empêche de juger autrui sur autre chose que ses compétences, mais aussi au nombre élevé d’obèses dans la sphère professionnelle. Selon un récent rapport parlementaire publié par le Comité sénatorial permanent des Affaires sociales, « le Canada connaît actuellement une crise de l’obésité (…) Près de deux tiers des adultes et un bon tiers des enfants au Canada souffrent d’obésité ou d’embonpoint ». Après les États-Unis, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, l’Australie, le Canada est le pays qui compte le plus d’obèses. Depuis 1980, ce nombre a été multiplié par trois.

Si tant la BNC que Transat AIT assurent ne pas tenir de statistiques sur le nombre d’obèses dans leurs entreprises respectives, l’obésité est un fléau qui est sérieusement combattu sans jamais être cité. « Nous avons mis sur pied la semaine Santé mieux-être, qui offre une foule d’ateliers, d’activités et d’informations à nos employés. Nous offrons des cours de yoga sur l’heure du lunch (le midi). Nous proposons des rabais dans certaines salles de gymnastique, des tarifs préférentiels dans des spas, ainsi que des consultations gratuites avec des diététiciens », précise Debbie Cabana. La Banque nationale du Canada dispose, elle, d’un programme « Ma santé mon actif », dans lequel l’établissement « sensibilise les employés aux bonnes habitudes de vie, notamment alimentaires », souligne Dimitri Girier. La Financière Sun Life, l’un des grands assureurs du Canada, propose des programmes identiques avec un « Défi Santé ». Compétitions de pertes de poids, repas santé, les entreprises rivalisent d’initiatives. En début d’année, l’Agence de la Santé publique du Canada s’est inquiétée de l’obésité en milieu de travail. L’organisme public a réalisé un programme de sensibilisation pour inviter les travailleurs à lutter contre le surpoids en restant moins longtemps assis dans la journée.

Absentéisme

Les entreprises canadiennes n’agissent pas par philanthropie. Selon le Parlement, le coût de l’obésité s’élève « de 4,1 milliards de dollars à 7,1 milliards de dollars par an en soins de santé et en perte de productivité ». Les travailleurs obèses font plus preuve d’absentéisme que leurs collègues. Il n’en reste pas moins que les travailleurs obèses n’ont guère de souci à se faire en matière de discrimination. Alors qu’en France, « l’apparence physique » fait partie des 21 motifs de discrimination interdits au travail, un député canadien de la province du Manitoba a déposé en fin d’année 2016 une proposition de loi pour que l’obésité soit inscrite dans le Code des droits de la personne du Manitoba au même titre que l’interdiction de la discrimination sur le sexe, l’âge, la religion ou le handicap. La proposition n’a pas été encore adoptée.

Dans les médias

FORCES. L’Alena revisité, un danger pour le Canada

La renégociation de l’Alena par Donald Trump est dans tous les esprits au Canada. Le magazine économique Forces rappelle que le président américain devra tenir compte du fait que « 70 % des États américains ont le Canada pour principal client, et (que) neuf millions d’emplois américains » dépendent des sociétés canadiennes. Forces, printemps 2017, magazine économique trimestriel. www.magazineforces.com

FINANCE ET INVESTISSEMENT. Robots contre humains

Les « conseillers-robots » seraient en voie de remplacer les humains conseillers en placements. Une entreprise informatique a demandé à la Commission des valeurs mobilières de l’Ontario, l’organisme régulateur des opérations boursières, d’autoriser les services de conseillers en placements qui ne sont pas des humains. La demande n’est pas encore acceptée, mais d’aucuns se demandent si cette requête ne marque pas déjà la fin d’un métier. Finance et investissement, avril 2017, mensuel économique et financier. www.finance-investissement.com

Auteur

  • Ludovic Hirtzmann