On compte sur eux pour booster les emplois verts, car ils pourraient en créer jusqu’à 600 000 – non délocalisables – d’ici à 2040 jugent les experts de négaWatt(1). En jeu ? La rénovation énergétique des bâtiments qui obligent les TPE et PME du secteur à élargir leurs compétences pour répondre aux besoins croissants. À la clé, le label RGE, « Reconnu garant de l’environnement », qui nécessite de nommer un référent technique dans chaque entreprise.

Pour aider ces structures à le décrocher, l’Ademe et ses partenaires (Capeb, FFB, etc.) proposent des stages dans le cadre du programme FEE BAT (formation aux économies d’énergie des entreprises du bâtiment). En huit ans, 170 000 personnes ont été formées. Et à ce jour, 60 000 entreprises sont qualifiées RGE.

L’impact est malgré tout relativement faible, d’après une étude du Cereq(2) : formations insuffisantes, trop théoriques, professionnels peu motivés. L’Ademe a revu son offre en présentant depuis le 1^er janvier 2017 des modules pratiques, déployés sur 170 plateaux techniques en France. L’Institut négaWatt a lancé de son côté le dispositif Doremi en 2016, avec l’objectif d’organiser des formations collectives sur des chantiers. Partenaires de l’opération, les collectivités locales informent les particuliers propriétaires de maisons et encouragent le regroupement d’artisans (charpentier, maçon, menuisier, plombier, chauffagiste). Puis la rénovation de ces bâtiments s’effectue sous la houlette d’un formateur qui dispense les savoir-faire durant près de 90 heures sur site, en aidant les artisans à se coordonner. Le programme, cofinancé par les Opca, les artisans et la collectivité concernés, permet, lui aussi, d’obtenir la mention RGE. Une soixantaine de ces groupements ont ainsi été formés in situ.