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Sur le terrain

Rémunération : Dugas préfère l’intéressement à la participation

Sur le terrain | publié le : 04.04.2017 | Séverine Charon

Soumis cette année à la participation, le négociant en spiritueux a choisi de repousser l’obligation avec la signature d’un accord d’intéressement qui définit des objectifs liés à la performance de chacune de ses équipes.

Créée en 1980, la société Dugas, spécialiste de la distribution de spiritueux aux hôtels, cafés et restaurants, devrait franchir le seuil des 50 salariés courant 2017. Elle aurait donc dû mettre en place la participation cette année. Anticipant l’obligation, l’entreprise a pris les devants et négocié son premier accord d’intéressement, qu’elle a signé le 1er mars 2016. Ce qui lui permet de décaler la mise en place de la participation à la date d’échéance du texte, en 2019.

« L’intéressement nous a semblé plus pertinent à mettre en place que la participation, même s’il est parfois un peu compliqué de faire comprendre le sujet aux différentes populations de l’entreprise », explique François-Xavier Dugas, président de Dugas. « L’intéressement permet de rémunérer à la performance et de personnaliser les indicateurs en fonction des objectifs des différentes équipes », précise Pierre Le Jeune, directeur financier, plus favorable, lui aussi, à la formule adaptable de l’intéressement qu’au calcul imposé de la participation. La réduction du forfait social de 20 % à 8 %, nouvelle disposition de la loi Macron à destination des petites entreprises, est perçue comme un avantage, mais n’a eu aucun rôle déclencheur, de l’avis des deux responsables.

Des versements semestriels

Dans le détail, ces derniers ont décidé de fixer un horizon plus court que l’année. Les compteurs sont donc arrêtés tous les six mois et le versement de l’intéressement a lieu chaque semestre. « En termes de motivation, nous avons pensé que cela serait plus efficace », explique Pierre Le Jeune.

Le calcul de l’intéressement se fait en deux temps. Des objectifs globaux en lien avec le plan stratégique de l’entreprise, comme le taux de croissance de l’activité, ont été définis. En fonction des performances semestrielles mesurées par l’atteinte de ces objectifs, le calcul de l’enveloppe d’intéressement – qui peut atteindre 10 % de la masse salariale totale – est déclenché.

À partir de là, l’intéressement est calculé pour les six équipes qui composent l’entreprise : commerciale, logistique, finance et comptabilité, facturation… Chacune d’elle ayant ses propres objectifs chiffrés à tenir. La logistique, par exemple, a un taux d’erreurs de commande à ne pas dépasser. Dans quelques cas particuliers, deux services peuvent avoir un objectif commun quand les responsabilités sont partagées : c’est le cas du délai de recouvrement des factures pour la comptabilité et les commerciaux.

« Nous avons essayé de faire en sorte que tous les objectifs et les mesures qui en sont faites soient indiscutables », souligne François-Xavier Dugas. Les indicateurs ont été définis par la direction et n’ont pas fait l’objet de négociation, mais ils ont été détaillés auprès des représentants du personnel qui les ont validés.

La première prime a été calculée le 31 juillet 2016. Les objectifs de croissance de l’entreprise ayant été atteints, l’enveloppe globale a été débloquée à 100 %, puis ventilée entre les différents services en fonction de leurs résultats. Le plus performant s’est vu attribuer 112,5 % de son enveloppe ; le moins performant n’en a touché que 67 %.

« Pour ce premier versement, je n’ai pas ressenti une attente très forte de la part des collaborateurs », observe François-Xavier Dugas. Il faut dire que si la politique salariale de Dugas repose sur un « fixe raisonnable », la partie variable est supposée faire la différence avec les concurrents. De fait, l’intéressement « s’ajoute à des éléments variables déjà significatifs », estime-t-il.

Auteur

  • Séverine Charon