Les salaires de la fonction RH ont globalement stagné en 2016 mais les experts dans leur métier bénéficient d’une prime. C’est ce qui ressort du 6^e baromètre Willis Towers Watson des salaires de la fonction RH, dont Entreprise & Carrières publie les résultats en exclusivité. Tous métiers confondus (hors paie), les salaires (bruts annuels) médians de la fonction RH restent à peu près au même niveau que l’année dernière : 85 656 euros (+ 1 %) pour les managers et 54 871 euros (+ 0 %) pour les autres.

« Cette évolution est un peu inférieure à celle dont ont bénéficié les autres fonctions, commente Jean-Vincent Ichard, responsable du département enquêtes de rémunération de WTW. Mais sur deux ans, elle est en ligne avec le marché. » Entre 2014 et 2016, la rémunération des managers RH a progressé de 4 % et celle des non-managers de 3 %.

Mais certains s’en sortent mieux que la moyenne. « Dans un contexte où les budgets des entreprises restent tendus, ces dernières concentrent leurs efforts sur les experts », note Jean-Vincent Ichard. Le service paie connaît les plus fortes augmentations (15 %), mais elles sont réservées aux spécialistes. Il faut dire qu’entre la déclaration sociale nominative et la numérisation du bulletin de paie, en attendant le prélèvement à la source, les défis sont nombreux. Il est vrai aussi que les salaires partent d’assez bas.

Chez les recruteurs, ce sont les spécialistes qui bénéficient de la plus forte augmentation (9 %). « Les recruteurs qui ont une vision business et connaissent les viviers de talents sur des niches très techniques deviennent des perles rares », commente l’expert. Les confirmés et les spécialistes en relations sociales tirent également leur épingle du jeu (respectivement + 3 % et + 2 %), dans un contexte où la négociation collective acquiert une importance grandissante. À l’inverse, les RRH, plus généralistes, connaissent une stagnation de leur salaire (entre – 1 % et + 1 % selon l’expérience). Tout comme les comp & ben, dont les rémunérations avaient, il est vrai, beaucoup progressé ces dernières années.

Après les DRH (voir tableau), ces derniers restent néanmoins les mieux payés parmi les confirmés (55 502 euros) et en 2^e position parmi les spécialistes et les managers. C’est du côté du service formation et développement qu’on trouve les spécialistes et les managers les mieux payés. Exerçant un métier technique, ces cadres expérimentés perçoivent respectivement 71 886 euros et 88 792 euros. Les salaires les plus bas se trouvent toujours à la paie, quel que soit le niveau d’expérience. Le niveau de qualification plus faible (bac + 2 ou bac + 3) de ces salariés rend toutefois difficile la comparaison avec les rémunérations du reste de la fonction RH.

Le secteur qui paie le mieux ses RH est l’aérospatial (60 552 euros en moyenne hors le service paie). Il se porte bien et emploie nombre de salariés très qualifiés : les ressources humaines y sont donc stratégiques. Viennent ensuite la pharmacie (56 899 euros), secteur qui rémunère bien traditionnellement, et les télécoms (56 755 euros), secteur qui emploie également de la main-d’œuvre qualifiée. La banque (53 299 euros) et l’industrie (52 000 euros) figurent dans la moyenne. L’assurance (48 994 euros), les SSII (48 572 euros) et l’automobile (47 000 euros) sont en dessous.

L’étude a été réalisée à partir de la base de données de Willis Towers Watson, regroupant 600 entreprises et 12 000 salariés de la fonction RH.

Salarié « confirmé » : entre 7 et 12 ans d’expérience professionnelle.

Salarié « spécialiste » : plus de 12 ans d’expérience.

Salarié « manager » : encadre une équipe d’au moins trois personnes.