logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Acteurs

3 questions à… Héric Quettelart

Acteurs | publié le : 04.04.2017 | Laurent Gérard

Image

3 questions à… Héric Quettelart

Crédit photo Laurent Gérard

Le président de la Fédération française des groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification (FF-Geiq), formule des propositions aux candidats à l’élection présidentielle.

La Fédération française des groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification a organisé, mi-mars, « Trois jours avec les Geiq : un événement pour faire connaître davantage un dispositif innovant pour l’emploi ! ». Pourquoi ?

Parce que, bien qu’ils existent depuis plus de vingt-cinq ans et qu’ils sont des acteurs incontournables pour l’emploi et la formation en France, les Geiq ont toujours besoin de reconnaissance. Ces Geiq sont des structures associatives réunissant plusieurs entreprises. Ils recrutent des personnes éloignées de l’emploi en contrats en alternance, organisent leur formation et les mettent à disposition de leurs membres. L’objectif est le recrutement des personnes par les entreprises adhérentes à l’issue du parcours.

À ce jour, on compte 160 Geiq, 245 points d’implantation et près de 6 000 entreprises adhérentes. En plus de 25 ans d’existence, approximativement 80 000 demandeurs d’emploi ont ainsi été accompagnés via l’alternance. En 2015, 6 000 contrats en alternance ont été signés et 10 000 personnes ont été accompagnées, dont 80 % de publics prioritaires. Le taux de qualification à l’issue de la formation est de 78 %, et le taux de sortie en emploi vérifiée de 63 %.

Malgré ce bon bilan, vous pointez un manque de reconnaissance des Geiq. Est-ce pour cette raison que vous avez décidé d’interpeller les élus de la République et les candidats aux élections ?

En effet, notre fédération veut porter plusieurs messages politiques et demande des dispositifs simplifiés et sécurisés pour les entreprises et pour les salariés sur quatre points.

Premièrement : ce sont les employeurs privés, entreprises et associations, qui insèrent durablement les personnes éloignées de l’emploi. Ils ont besoin d’être accompagnés pour le faire : recrutement, intégration, organisation du tutorat, accompagnement social et professionnel. Nous proposons donc que soient favorisés et financés des dispositifs qui permettent un réel accompagnement social et professionnel dans l’emploi en lien avec le tuteur et l’encadrement du salarié.

Deuxième point : les contrats de travail en alternance, apprentissage et professionnalisation, sont les meilleurs supports d’une insertion durable. Ils allient l’engagement réciproque et le cadre structurant du contrat de travail, des modalités pédagogiques adaptées aux publics et l’obtention d’une qualification reconnue. Il nous semble nécessaire de simplifier et de concentrer réellement l’investissement humain et financier sur les contrats en alternance, en uniformisant les aides au contrat de professionnalisation, quel que soit l’âge du salarié, pour mieux prendre en compte les changements d’orientation professionnelle tout au long de la vie. Par ailleurs, il faut rétablir un contrat de pré-orientation rémunéré, afin de valider le projet professionnel des salariés et de limiter les ruptures et les échecs.

Vous insistez également sur l’enjeu des clauses sociales des politiques publiques de l’emploi. Pourquoi ?

Parce qu’elles sont un outil efficace à condition de les sortir définitivement d’une logique comptable. Il faut valoriser concrètement l’exécution de la clause sociale réalisée au moyen de contrats en alternance et appliquer systématiquement la mutualisation des clauses d’un même territoire, afin de permettre la construction de véritables parcours.

Enfin, les réponses aux problématiques d’emploi, d’insertion et de formation se construisent au cœur des territoires par l’action concertée de l’ensemble des acteurs : entreprises, associations, services publics. L’État doit proposer un cadre d’intervention stable et pérenne qui privilégie le développement des contrats en alternance et ne pas céder à la tentation des politiques conjoncturelles de contrats aidés ou de formation. Il permettra ainsi le déploiement de dynamiques territoriales qui impliquent les acteurs et sont source d’innovation.

www.3jours.lesgeiq.fr

Auteur

  • Laurent Gérard