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Sur le terrain

Formation : LCL intègre des jeunes d’associations sportives en contrat de professionnalisation

Sur le terrain | publié le : 28.03.2017 | Mariette Kammerer

LCL et l’Agence pour l’éducation par le sport (Apels) ont passé un accord pour repérer et présélectionner des jeunes au profil atypique, avant de les recruter en contrat de professionnalisation dans un cursus adapté.

La banque LCL a conclu, en septembre 2015, un partenariat avec l’Agence pour l’éducation par le sport (Apels) afin de recruter des jeunes en contrat de professionnalisation. Le rôle d’Apels, qui fédère un réseau d’associations sportives labellisées pour leur approche éducative et leur fibre d’accompagnement social, est d’abord de présélectionner des jeunes suivant des critères définis par LCL – assidus, motivés, ayant l’esprit d’équipe, le goût de l’effort – et intéressés par les métiers bancaires. « L’objectif est d’élargir notre sourcing à d’autres profils que les jeunes diplômés, et de couvrir nos besoins en recrutement sur des postes de conseiller en agence, de back-office et de centre relation clients », explique Renaud Chaumier, DRH.

Le dispositif a réuni 35 jeunes de Paris et Lyon en 2015, et une deuxième promo de 31 jeunes de Marseille, Lyon et Lille début 2016. « Certains sont issus de quartiers défavorisés, mais ce n’est pas un critère du dispositif », précise le DRH. Tous les types de sport peuvent être retenus dans la mesure où ils développent des qualités intéressantes, c’est surtout le club sportif qui est ciblé. Les jeunes retenus pratiquaient plutôt des sports urbains tels que le street foot ou le basket… Ils sont âgés de 18 à 28 ans, au chômage ou dans des petits boulots à temps partiel. La majorité possède un niveau CAP, BEP ou bac, quelques-uns ont commencé une année universitaire sans la terminer.

Une reprise de confiance

Une fois ces jeunes repérés par les entraîneurs sportifs, le coordinateur Apels leur présente le projet en détail et les reçoit individuellement pour leur expliquer le fonctionnement de l’alternance et l’engagement attendu. Ceux qui entrent dans le dispositif suivent une préparation d’un mois chez Apels avec le statut de stagiaire, ils ne sont pas rémunérés mais sont défrayés pour les déplacements et les repas.

Cette préparation est centrée sur la reprise de confiance : « La pratique de sports – boxe, basket, course d’orientation –, le théâtre et les entretiens filmés permettent de travailler sur l’estime de soi et les compétences transférables », explique Chloé Weimer, responsable pédagogique du programme à Apels.

Des modules moins académiques

Puis ils travaillent sur la présentation et les codes sociaux de la profession bancaire : LCL vient leur présenter les métiers de conseillers, back-office et centre relation clients, et ils passent quelques jours dans une agence, un back-office et une plate-forme d’appels. « Pendant cette immersion, on observe ceux qui sont le plus à l’aise sur tel ou tel métier pour cibler sur lequel on les recrute », explique le DRH. La dernière semaine est consacrée aux entretiens d’embauche, selon une grille de critères adaptée. « On leur donne carte blanche pour se présenter, ils peuvent faire un show de danse ou parler de leur passion, on cible l’engagement et la motivation », ajoute le DRH. Apels participe au comité de sélection. Les candidats retenus intègrent une formation de quatorze mois en contrat de professionnalisation (financé par Opcabaia) durant lequel ils apprennent les fondamentaux du métier, en entreprise et en centre de formation CFPB. « Nous avons adapté certains modules afin de les rendre moins académiques, et ajouté un test d’orthographe », précise le DRH.

Pour la deuxième promotion, LCL a complété le cursus par une préparation opérationnelle à l’emploi (POE) avant l’entrée en contrat de professionnalisation : « Il fallait une remise à niveau sur les notions bancaires et savoirs de base, car LCL recrute à bac + 2 et seulement 20 % de nos jeunes avaient ce niveau », justifie Chloé Weimer. Les alternants rencontrent une fois par mois le coordinateur Apels, et sont accompagnés par un parrain dans l’entreprise, formé à cette mission, pour répondre à leurs interrogations et aux baisses de motivation.

Bilan de l’opération : 70 % des jeunes sont recrutés en CDI ou terminent leur formation, et 25 % ont arrêté. « Ce taux de réussite, très similaire à celui d’une promo classique d’alternants, montre que le mode de sélection et de préparation est efficace, alors qu’aucun d’eux n’aurait été retenu avec les grilles de recrutement habituelles », constate Renaud Chaumier.

Convaincu de la pertinence de la démarche, le DRH l’a portée au niveau de la fédération professionnelle de branche, qui a signé un partenariat avec l’Apels en juillet 2016 pour tenter de l’essaimer et bâtir des cursus interentreprises.

Auteur

  • Mariette Kammerer