logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

La chronique

Quatre questions avant de foncer

La chronique | publié le : 28.03.2017 |

Image

Quatre questions avant de foncer

Crédit photo

Meryem le Saget Conseil en entreprise

La propension à l’action

tant prônée dans notre culture nous joue parfois des tours. Devant une situation difficile, il peut être utile de se demander « est-ce un problème que je dois confronter, accepter ou laisser de côté ? ». Un peu de recul aide souvent à ne pas foncer systématiquement.

Malgré cela, certains tempéraments

se surengagent tout de même. C’est dans leur nature de rendre service, de sentir les besoins des autres, et comme ils sont ouverts leur entourage n’hésite pas à les solliciter. L’ennui : ils ont du mal à dire non et finissent donc par se retrouver au four et au moulin, en épuisant leurs réserves. Voilà quatre questions issues de l’analyse transactionnelle qui les aideront à prendre du recul.

En ai-je envie ?

Par exemple, je vois une situation où il faudrait agir, je sens le besoin de l’autre, mais au fond de moi je ne me suis pas questionné. C’est le moment de prendre du recul : ai-je envie de m’impliquer, d’investir du temps et de l’énergie sur ce sujet ? Je sors ainsi du réflexe du bon Saint-Bernard, qui me pousse à accourir dès que je sens une personne en difficulté, et je redonne un peu d’espace à mes sentiments. Cela me permet d’explorer mon intention : si j’ai envie d’y aller, c’est pour quelle raison ? Aider la personne, faire avancer le projet, me rendre indispensable, éviter d’avoir à dire non, récolter de la reconnaissance ? Pour bien vivre une situation, il est important d’être en phase avec ses motivations profondes.

En ai-je les moyens ?

Je peux avoir envie de m’impliquer mais ne pas disposer des ressources suffisantes : le temps, l’énergie, la solidité émotionnelle ou la disponibilité d’esprit nécessaires, les ressources financières, la possibilité de suivre sur la durée, etc. Soyons lucide, si ce nouvel engagement n’est pas réaliste, c’est peut-être mieux de dire non, ou de n’en accepter qu’une partie.

En ai-je la compétence ?

Pouvoir agir utilement requiert des connaissances et un savoir-faire. On me demande par exemple d’aider sur un sujet administratif, technique, organisationnel, ou même psychologique qui se situent bien au-delà de ma zone de compétence. Attention à la projection de l’autre qui pense que je saurai faire. Qui pourrait me renseigner sur les aptitudes réellement nécessaires pour assumer cette tâche ? Puis-je parler à quelqu’un qui s’est déjà confronté à un problème similaire ? Il n’y a rien de plus frustrant (et anxiogène) que de se retrouver devant un problème qui n’est pas dans le registre de ses aptitudes.

L’autre m’a-t-il formulé une demande explicite ?

Attention aux réflexes du fonceur, qui capte très vite le besoin de l’autre même si ce dernier n’a rien demandé. En voulant aider les gens malgré eux, on les surprotège et on les empêche de grandir. D’ailleurs l’effet boomerang n’est souvent pas loin, et l’on peut même, plus tard, me reprocher d’avoir voulu aider.

Les autres alliés de la prise de recul

sont l’intuition, l’écoute de ses ressentis, le silence qui permet d’accéder à ses véritables désirs, la marche dans la nature, le fait de noter ses impressions en laissant mûrir sa réflexion, et bien sûr tirer les leçons de ses expériences passées. Dans une situation similaire, en est-on sorti épanoui ? épuisé ? content de soi ? ou bien énervé, pestant qu’on ne nous y reprendrait plus…