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La semaine

Emploi : L’embauche de cadres seniors est motivée par des besoins stratégiques

La semaine | publié le : 21.03.2017 | Hélène Truffaut

Selon une étude de l’Apec, les employeurs font appel à des cadres seniors pour répondre à des enjeux clés. Rien à voir avec les politiques de gestion des âges.

Ils sont perçus tantôt comme des salariés autonomes, quasiment « prêts à l’emploi », capables d’anticiper et de gérer les problèmes, tantôt comme des personnes susceptibles de manquer d’ouverture d’esprit, d’ambition, de motivation… Ils ? Les seniors, bien sûr.

Alors que, dans la difficile négociation en cours sur l’assurance chômage, le Medef entend relever les bornes d’âge de la filière seniors (les plus de 50 ans peuvent percevoir actuellement jusqu’à 36 mois d’allocation), l’association pour l’emploi des cadres (Apec) s’est penchée sur le recrutement et l’intégration en entreprise des cadres seniors dans une étude qualitative* publiée le 14 mars.

Premier enseignement : quand elles existent, les politiques de gestion des âges, en particulier les accords ou plans d’actions seniors, n’interviennent pas dans les logiques d’embauche des employeurs interrogés. Qui, pour la plupart, méconnaissent l’existence ou le contenu de ces textes. Et ont tendance à considérer l’âge comme un sujet tabou dans le monde professionnel.

De fait, les recrutements de cadres seniors répondent la plupart du temps à un besoin stratégique (développement, remplacement d’un collaborateur clé…). Et ces profils sont souvent embauchés en tant qu’expert de leur secteur d’activité.

Certains employeurs en attendent aussi des compétences transversales, comme le management de projet, voire comportementales : capacité d’adaptation, qualités relationnelles, etc.

Pour les attirer – et les retenir –, les entreprises sont parfois prêtes à faire des compromis, note l’Apec. Il peut s’agir d’ajuster la rémunération à la hausse – parfois en débauchant les candidats chez les concurrents –, ou d’adapter les contours du poste. Mais parce que ces seniors sont aussi censés être rapidement opérationnels, les employeurs n’imaginent pas devoir leur proposer de formation au moment de la prise de poste ou par la suite. Ce que déplorent les cadres interrogés par l’Apec, qui reconnaissent ne pas tout maîtriser. Bien vécue dans les trois quarts des cas, la phase d’intégration est certes courte, mais elle nécessite, du coup, d’importants efforts de la part des intéressés.

* Étude réalisée sur la base de 34 entretiens qualitatifs semi-directifs réalisés auprès de 15 cadres ayant connu une mobilité externe au cours des deux dernières années, de 16 employeurs ayant récemment recruté ce type de profils, et de 3 cabinets de recrutement.

Auteur

  • Hélène Truffaut