Face aux conditions de travail pénibles et aux risques psychosociaux, les femmes et les hommes ne sont pas égaux. C’est ce qui ressort d’une étude de l’Insee, publiée le 7 mars, sur les inégalités entre femmes et hommes tout au long de la vie, explorant différents thèmes. En 2013, en France, les hommes salariés sont plus souvent confrontés à des horaires atypiques que les femmes : 22 % d’entre eux travaillent de nuit et 9 % ont des horaires alternants, contre respectivement 9 % et 6 % des femmes. Ils sont aussi beaucoup plus souvent exposés à la pénibilité physique : 45 % doivent porter des charges lourdes (contre 37 % des femmes), 41 % effectuer des déplacements à pied (contre 28 %) et 27 % subissent des vibrations (contre 6 %). En revanche, une proportion similaire de femmes et d’hommes sont contraints à des postures pénibles ou fatigantes (environ 60 %).
Les hommes sont plus souvent exposés à des produits chimiques cancérogènes : en 2010, parmi les 10 % de salariés concernés au cours de la dernière semaine travaillée, plus de huit sur dix sont des hommes. À l’inverse, lorsqu’on s’intéresse aux risques psychosociaux, les femmes sont davantage concernées par la pression temporelle (49 % déclarent devoir se dépêcher contre 43 % des hommes) et par un manque d’autonomie ou de marges de manœuvre (45 % font un travail répétitif, soit 7 points de plus que les hommes ; un tiers disent ne pas pouvoir régler elles-mêmes les incidents, soit 6 points de plus que les hommes). Les femmes sont aussi plus souvent victimes d’agressions au sein du collectif de travail.